Les réactions d’hypersensibilité immédiate aux produits de contraste, bien que rares, peuvent engager le pronostic vital. Afin de réduire les risques, l’ANSM rappelle les précautions à observer et les conduites à tenir.

Tous les produits de contraste peuvent être à l’origine de réactions mineures ou parfois graves (choc anaphylactique). Les réactions d’hypersensibilité immédiate (HSI), qui surviennent dans l’heure suivant l’injection de produit de contraste, sont souvent imprévisibles et peuvent survenir chez des patients n'ayant jamais reçu de produit de contraste comme chez ceux en ayant reçu sans incident. Elles peuvent être de nature allergique (IgE-médiées) ou non allergique (liées à l’histaminolibération non spécifique). Pour limiter les risques, l’ANSM a publié fin octobre 2025 un point sur ces réactions.

Conduite à tenir

Pour tout patient ayant eu une réaction d’HSI après injection d'un produit de contraste, la détermination du mécanisme de cette réaction d’HSI, allergique ou non allergique, est importante afin de s’assurer de la sécurité des procédures radiologiques ultérieures. Il faut donc réaliser un bilan allergologique. Si le mécanisme allergique est mis en évidence, le produit de contraste est contre-indiqué à vie. Le patient devra être clairement informé des résultats de cette enquête et des produits de contraste à tests positifs qui lui seront contre-indiqués, et de ceux à tests négatifs qui pourraient lui être administrés.

Certains patients sont à risque de réaction de nature non allergique. Chez les patients asthmatiques, il est recommandé d’équilibrer l’asthme avant l’injection d’un produit de contraste. Attention : en cas de crise d’asthme dans les 8 jours avant l’examen ou en cas d’asthme sévère, il y a un surrisque de bronchospasme. Un avis pneumologique est donc requis. Le terrain atopique peut favoriser une libération de l’histamine. Ces réactions, cutanées (érythème, urticaire localisée) et généralement peu sévères, peuvent être prévenues par l’administration préalable d’un anti-histaminique de type H1.

Toute réaction liée à l’injection de produit de contraste doit faire l’objet d’une déclaration en pharmacovigilance : www.signalement-sante.gouv.fr.

Que dire aux patients ?

Pour les patients qui s’apprêtent à recevoir un produit de contraste, l’ANSM prodigue les conseils suivants :

  • si vous êtes allergique à un produit de contraste, signalez-le à l’équipe médicale ;
  • si vous avez eu une réaction anormale lors d’une précédente administration de produit de contraste, parlez-en avec l’équipe médicale ;
  • si vous êtes asthmatique ou avez un terrain dit « atopique » se manifestant, par exemple, par de l’eczéma, de l’urticaire, un rhume des foins, des conjonctivites allergiques, vous avez plus de risque de faire une réaction : parlez-en avec l’équipe médicale ;
  • après l’injection, vous devez signaler immédiatement au personnel soignant si vous ressentez les symptômes suivants : gonflement, démangeaisons, érythème, urticaire.

Référence
ANSM. Produits de contraste et risques de réactions d’hypersensibilité immédiate : l’ANSM rappelle les précautions à prendre. 21 octobre 2025.
Pour en savoir plus :
Quéquet C, Lefèvre S. Allergie aux produits de contraste : le vrai du faux !  Rev Prat (en ligne) 15 octobre 2024.
L’allergie à l’iode existe-t-elle ?  Rev Prat (en ligne) mai 2022.
Nobile C. DRESS de l’adulte et de l’enfant : recos pour les MG.  Rev Prat (en ligne) 3 janvier 2025.

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