L’engouement pour les animaux de compagnie « non traditionnels » croît en France, que ce soit au domicile (reptiles, amphibiens, petits rongeurs…) ou dans les lieux publics (fermes pédagogiques, aquariums…). Les risques liés sont sous-estimés, surtout pour les enfants. Le diagnostic des maladies transmises est difficile car l’animal est souvent porteur asymptomatique, et les médecins sont rarement prévenus de son existence. Que doit savoir le MG ?

Un phénomène en progression en France

Nommés « nouveaux animaux de compagnie » depuis les années 1980, les « animaux de compagnie non traditionnels » (ACNT) – qui ne sont plus nouveaux désormais – désignent tous les animaux utilisés à des fins de compagnie en dehors des chiens et des chats.

Des risques sanitaires négligés

Principales zoonoses liées aux ACNT

Bactériennes

  • avec les volailles de compagnie contaminées et la consommation de leurs œufs ;
  • avec reptiles et amphibiens  : tortues, dragons barbus, iguanes vertes, grenouilles d’aquarium (bains des enfants avec les tortues, « bisous » aux grenouilles, nettoyage des aquariums dans la cuisine, contaminant les denrées alimentaires…). Ce risque, répertorié aux États-Unis depuis plusieurs décennies, est en progression en Europe, d’après la surveillance de l’ECDC ;
  • avec les rongeurs, qu’ils soient ACNT ou destinés à l’alimentation des serpents de compagnie ; il y a une dizaine d’années, on a décrit une épidémie d’environ 200 cas de salmonelloses chez des éleveurs de serpents de compagnie au Royaume-Uni à cause de l’utilisation de souris congelées pour nourrir leurs animaux.
  • hérissons : jusqu’à 30 % seraient porteurs asymptomatiques de salmonelles.

Virales

Parasitaires et mycosiques

Recommandations de l’Académie de médecine 

  • la détention d’ACNT est déconseillée : risque de morsure (furet, rat, iguane) ou de transmission d’agents infectieux (rongeurs, serpents, tortues, amphibiens, oiseaux, petits ruminants…) ;
  • si un ACNT est présent au domicile : rappeler aux parents l’importance, devant toute maladie chez un enfant de moins de 5 ans, de prévenir le médecin de la présence de l’animal.
  • afficher les mesures de biosécurité nécessaires ;
  • éviter l’implantation des zones de restauration près des mini-fermes destinées aux enfants ;
  • déconseiller le contact des enfants de moins de 5 ans avec les ruminants.
 

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