Le BOD-Mod (body modification
) désigne l’ensemble des transformations volontaires apportées au corps pour des raisons esthétiques, identitaires, culturelles ou spirituelles. Si elles sont souvent perçues comme un phénomène contemporain, il s’agit pourtant d’une tradition datant de plusieurs millénaires : tatouages en Égypte ancienne, scarifications en Afrique, étirements de lobes ou de lèvres dans certains peuples autochtones. Aujourd’hui, elle prend des formes variées : tatouages et piercings classiques, implants sous-cutanés (en silicone, téflon ou acier), langues bifides semblables à celles des serpents… Ces mutilations sont réalisées dans des salons spécialisés (tatoueurs, perceurs) appelés « bod-mod artists », une mouvance parallèle à celle des tatoueurs conventionnels. En France, le tatouage et le piercing sont encadrés par des normes d’hygiène strictes. Les actes plus invasifs comme les implants ou les scarifications sont interdits par la loi et peuvent être qualifiés d’exercice illégal de la médecine (incisions au bistouri et points de sutures sont des actes médicaux) ou de mutilation volontaire.
Cette pratique n’est pas sans risque de complications : infection, saignement, allergie due aux corps étrangers, complications cicatricielles, troubles neurologiques sensitifs, troubles de l’élocution causés par la langue bifide. De plus, ces modifications sont fréquemment pratiquées sans contrôle médical préalable. Le BOD-Mod est ainsi une pratique ancrée dans certaines cultures qui soulève des enjeux multiples, entre liberté individuelle, expression identitaire et sécurité sanitaire.