L’eczéma de contact est l’une des causes les plus fréquentes de prurit anal. Il est classiquement provoqué par un allergène. Les plus souvent mis en cause sont des conservateurs (papier hygiénique parfumé, lingettes, gel douche, parfum, mais aussi topiques hémorroïdaires, etc.). Le contexte atopique (asthme, rhinite, etc.) est évocateur. La dermite de contact est différente car elle relève d’une irritation directe par une substance irritante (antiseptiques, sous-vêtements en nylon, selles, etc.).
Les facteurs aggravants sont multiples : grattage, excès d’hygiène avec recours à des produits et du papier toilette irritants, applications de topiques divers (antiseptiques, anesthésiques, antibiotiques, anti-inflammatoires, antihémorroïdaires, cicatrisants, etc.), port de sous-vêtements serrés, surpoids, pilosité excessive et/ou hyperhidrose locale.
L’aspect clinique est variable, sous la forme d’une éruption érythémateuse, plus ou moins étendue, vésiculeuse, érodée et/ou suintante. Un prurit chronique peut aboutir à une lichénification de la peau (fig. 2).
Les principaux diagnostics différentiels sont les intertrigos mycosiques ou microbiens, le psoriasis et les dermites de macération.
Le traitement de l’eczéma de contact consiste à respecter les règles d’hygiène de base et à utiliser un dermocorticoïde, en cure courte, permettant en général de résoudre le problème. En cas d’échec et/ou de récidive(s), des patch-tests peuvent identifier le produit en cause. Pour la dermite de contact, l’éviction de l’agent responsable suffit souvent à soulager le patient. Un dermocorticoïde, associé à l’éventuelle application de pâte à l’eau, peut accélérer le retour à la normale.