Un nourrisson de 3 mois est adressé aux urgences pédiatriques par son médecin traitant pour un zona, alors qu’il n’a jamais eu auparavant d’éruption cutanée évocatrice de varicelle. Il est né à terme par voie basse. Il n’a aucun antécédent notable, sa croissance est normale. Il est exclusivement allaité depuis sa naissance.
Depuis quarante-huit heures, il présente des vésicules en bouquet sur un fond érythémateux (fig. 1). Elles s’organisent en hémiceinture le long d’un dermatome droit médiothoracique estimé entre T6 et T8 (fig. 2 et 3). L’examen ne met en évidence aucune autre lésion cutanée, aucun signe de mauvaise tolérance clinique et il ne semble pas algique.
Sa mère rapporte un contage avec le grand frère, qui est venu lui rendre visite le jour de la naissance et qui a déclaré une varicelle ce même jour. L’infection anténatale est exclue.
La PCR (polymerase chain reaction) réalisée sur un prélèvement de vésicule confirme la présence d’ADN de virus varicelle-zona (VZV). L’hémogramme réalisé pour éliminer une hémopathie est normal. La sérologie varicelle-zona retrouve un taux d’anticorps anti-VZV élevé, confirmant l’immunité acquise du nourrisson.
Devant une clinique rassurante, aucune thérapeutique antivirale n’a été introduite. L’évolution clinique a été simple et favorable.

Le zona est dû à une réactivation du VZV, qui persiste à l’état latent dans les ganglions sensitifs.1 Chez l’enfant, il peut se déclarer à tous les âges. L’exposition au VZV in utero ou pendant les premières années de vie est le principal facteur de risque de développer un zona chez l’enfant immunocompétent.2 Les complications chez les enfants sont rares,2 tout comme les douleurs post-­zostériennes.1

Un traitement par aciclovir est uniquement indiqué chez l’enfant immunocompétent en cas de zona ophtalmique, de lésions étendues ou de douleurs importantes.2 

La toilette locale peut être effectuée à l’eau et au savon doux. Des antibiotiques sont indiqués en cas de surinfection des lésions cutanées.3 Une exclusion de collectivité peut être proposée car le virus peut se transmettre par contact, via le liquide vésiculaire.

Références
1. Werner RN, Nikkels AF, Marinović B, et al. European consensus-based (S2k) Guideline on the management of herpes zoster – guided by the European Dermatology Forum (EDF) in cooperation with the European Academy of Dermatology and Venereology (EADV), Part 1: Diagnosis. J Eur Acad Dermatol Venereol 2017;31(1):9‑19.
2. Aktaş H, Erdal SA, Güvenç U. Herpes zoster in children: Evaluation of the sixty cases. Dermatol Ther 2019;32(6):e13087. 
3. Werner RN, Nikkels AF, Marinović B, et al. European consensus-based (S2k) Guideline on the management of herpes zoster – guided by the European Dermatology Forum (EDF) in cooperation with the European Academy of Dermatology and Venereology (EADV), Part 2: Treatment. J Eur Acad Dermatol Venereol 2017;31(1):20‑9. 

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