Sylviane a 90 ans. Elle est accompagnée par sa fille, inquiète de l’aspect d’un de ses orteils, siège d’une lésion (figure, flèche rouge) et de formations sous-cutanées de couleur blanc-jaune (figure, flèche verte).

Le tophus goutteux est causé par un dépôt de cristaux d’urate monosodique qui survient secondairement à une hyperuricémie chronique. Le tophus s’organise en deux parties : une centrale avec des cristaux et une périphérique avec des cellules géantes et des macrophages disposés en couronne. Cette seconde partie est surmontée d’une chape fibreuse très vascularisée. Ces formations apparaissent généralement au niveau des cartilages articulaires, des ligaments et des bourses séreuses. Ces tophus sont souvent responsables de destructions tissulaires et ostéoarticulaires. 

Cliniquement, une masse sous-cutanée à l’aspect de craie est objectivée. Le plus souvent, elle est de consistance ferme. Toutefois, à un stade plus précoce, elle peut être plus souple et le siège d’un écoulement sérohématique qui se fistulise. 

La prise en charge consiste d’abord à protéger la zone fistulisée avec un pansement hydrocolloïde. En parallèle, il s’agit de prescrire un traitement hypo-uricémiant afin d’atteindre une uricémie inférieure à 300 µmol/L, taux permettant une dissolution des cristaux situés au niveau des zones périarticulaires et non périarticulaires. En cas de résistance au traitement classique, une perfusion de pégloticase (forme pégylée de l’enzyme uricase) peut être envisagée. Les mesures hygiénodiététiques de prévention de la goutte sont toujours rappelées. 

Pour en savoir plus
Nobile C. Goutte : quoi de neuf ? Rev Prat (en ligne), 7 mai 2024.
Barthélémy C, Brissot P, Danis M, et al. Apport des recommandations internationales sur le traitement hypo-uricémiant de la goutte. Rev Prat 2022;72(4):375.

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