Sport et santé. Le sport est bon pour la santé mais jusqu’à quel point ? Ainsi le sport intensif est un facteur de risque d’une conduite addictive et expose à une consommation problématique d’alcool. Un phénomène loin d’être marginal et que la vision des bienfaits du sport contribue à masquer.
Le sport est une culture légitime qui a également été évoquée en tant que culture déclarative en ce sens qu’il aurait des bienfaits sur le corps et la santé.1 Il est ainsi souvent associé dans notre société à un mode de vie sain et à une série de vertus. Au sein du gouvernement français, il existe d’ailleurs un ministère des Sports prônant une valeur morale du sport. Les bénéfices de la participation à une telle pratique sont connus. Néanmoins, elle peut aussi être associée à des risques comme la consommation de substances, notamment l’alcool, à laquelle la population sportive a été identifiée comme étant plus vulnérable.2 Cette rencontre entre le sport et l’alcool est liée au contexte de naissance du sport à la fin du xixe siècle alors que la société était en pleine modernisation. L’alcool serait ainsi la drogue la plus consommée par les athlètes.3 Une méta-analyse composée de nombreuses études longitudinales confirme cette association chez les adolescents entre la participation au sport et la consommation d’alcool.4 L’alcool est ainsi plus récurrent chez les sportifs que le tabac et les drogues illicites. Les dernières données issues de l’Observatoire « Les Français et l’alcool » confirment ce constat avec 57 % des personnes pratiquant une activité physique régulière qui rapportent une fréquence de consommation d’alcool hebdomadaire contre 43 % chez leurs pairs.5

Un phénomène fondé sur l’éthique du « work hard, play hard »

Cette expression6 évoque le fait que les étudiants sportifs sont plus à même d’éprouver cette sensation que les non-sportifs. De nombreuses études ont montré l’importance d’un tel phénomène sur la population sportive ; elles sont quasi unanimes quant au fait que les étudiants sportifs rapportent plus de consommation d’alcool, d’ivresses et de conséquences négatives dues à cette consommation que les non-sportifs ;7 la majorité d’entre elles montre que la consommation d’alcool chez les sportifs est plus importante que chez les non-sportifs.8 Cette majoration des comportements de consommation d’alcool a aussi été observée sur les étudiants français impliqués dans un sport.9 Afin de représenter ce phénomène, des auteurs ont émis l’hypothèse de l’existence d’un lien en « U » entre la durée hebdomadaire de pratique sportive et la consommation de différentes substances dont l’alcool.10 La corrélation entre une pratique sportive modérée et une consommation d’alcool modérée a été retrouvée ultérieurement.11, 12 Les données issues de l’Observatoire « Les Français et l’alcool » sont en faveur de cette courbe en « U ».5 Elle est ainsi protectrice jusqu’à un certain niveau d’activité physique et s’inverse dès lors que cette pratique devient trop intensive. Ainsi, il existe une différence entre une activité physique régulière qui semble protéger des risques liés à l’alcool et une pratique sportive intensive qui paraît être un facteur d’exposition à une consommation problématique.
En plus d’être majorée, la consommation des sportifs paraît différente de celle des non-sportifs. En effet, de nombreux travaux montrent un recours plus important de cette population au binge drinking (consommation en une seule occasion de 5 verres standard ou plus pour les hommes et 4 ou plus pour les femmes). En France, des organismes de santé ont traduit ce terme par « alcoolisation ponctuelle importante »13 ou encore « alcoolisation massive ».14 Ainsi, la prévalence de la consommation excessive d’alcool est restée relativement stable entre 1993 et 2001, alors que celle du binge drinking a augmenté.15 Les sportifs sont 52,4 % à déclarer de tels épisodes contre 42,6 % pour les non-sportifs.15 Un résultat quasi équivalent a été obtenu avec 52,9 % des étudiants sportifs ayant vécu au moins un épisode de binge drinking au cours de la semaine.16 Les étudiants sportifs ont une fréquence de consommation plus importante, connaissent plus d’épisodes de binge drinking et de problèmes relatifs à cette consommation que les non-sportifs.17

Les divers moments de la carrière sportive sont concernés

En France, l’enquête ESPAD 1999 montre que chez les jeunes de 16 ans la consommation d’alcool augmente à partir de 8 heures de pratique par semaine, et ce davantage s’ils ne sont pas inscrits en club.12 Plus le niveau de pratique augmente, plus le taux d’ivresse ainsi que le taux d’ivresses fréquentes augmentent. D’après cette enquête, le nombre d’ivresses en club est plus important, mais elles sont moins fréquentes qu’en hors-club. Une autre étude montre que 86 % des adolescents athlètes d’élite ont consommé de l’alcool au moins une fois dans le dernier mois et 24 % ont connu au moins un épisode de binge drinking.18 La majoration d’une telle consommation par les étudiants sportifs à l’université a été observée précédemment.6, 7, 9, 15, 16 Une étude française indique que chez les 15/24 ans le risque d’une consommation problématique est multiplié par 2,5 pour ceux qui pratiquent un sport collectif en compétition.19
La consommation d’alcool considérée comme à risque n’est pas la même selon le niveau de pratique sportive. Les sportifs d’élite au niveau national sont ceux qui sont le plus à risque de rencontrer ce type de consommation, suivi par les sportifs en club. Les sportifs d’élite au niveau international (Jeux olympiques, championnat du monde) sont quant à eux les moins à risque.20 Au cours de l’année, la consommation d’alcool semble être régulée par la saison sportive. Les sportifs consomment davantage d’alcool hors saison qu’en saison.21 L’arrêt de la carrière est aussi une période à risque vis-à-vis d’une consommation problématique d’alcool. Les sportifs ont souvent voué leur vie au sport, en sacrifiant d’autres aspects. Lors de la fin de la carrière sportive, la question de l’identité vient se poser.22 D’autant que cette décision n’a pas toujours été souhaitée, suite à une blessure par exemple.23, 24 Ian Thorpe, champion olympique de natation, a ainsi rendu publique sa dépression après sa retraite sportive qui l’avait amené à être hospitalisé pour son alcoolisme.25 Ainsi, certains auteurs proposent différents programmes d’assistance pendant la carrière sportive.26 Notamment parce que la consommation d’alcool peut être considérée comme une stratégie de coping* lors de l’arrêt de cette dernière.27 Le fait d’arrêter toute pratique sportive est d’autant plus préjudiciable que les données de l’Observatoire « Les Français et l’alcool »5 montrent que le lien entre les problèmes d’alcool et l’activité sportive régulière semble s’inverser à partir de 35 ans. Cette dernière deviendrait alors protectrice, notamment entre 50 et 64 ans avec 11,69 % des sportifs réguliers qui ont des problèmes d’alcool contre 21,79 % des non-sportifs.

Une consommation différente selon les disciplines

Il existe plusieurs cultures sportives selon la discipline pratiquée, avec une morale du sport différente et des conduites de vie des athlètes différentes. Dans certains sports de force, notamment le rugby, la « troisième mi-temps » est ainsi vue à la fois comme un élément de consolidation des liens et de comparaison où le but implicite est de tenir l’alcool le mieux possible.28
De nombreux chercheurs ont étudié les différences de consommation selon les sports. La plupart s’accordent sur le fait que les participants en sports collectifs consomment plus que ceux en sports individuels.9, 29-31 Ce constat est dû au fait que la consommation d’alcool est centrée sur la socialisation de l’équipe et qu’elle se déroule souvent dans un bar favori ou un clubhouse.29, 32
Une étude montre que les disciplines où les athlètes consomment le plus sont le rugby, le football, le football américain, le cricket, le football gaélique, alors qu’ils consomment le moins en cyclisme, driver en course hippique, basket-ball, athlétisme et aviron.3 Ces résultats sont quasi similaires avec ceux obtenus précédemment.33 Une autre recherche observe que, chez les sportifs, les hommes consomment plus en hockey et baseball et moins en football et running**, alors que les femmes consomment plus en football et moins en running.34 Une différence a aussi été établie entre les sports de contact élevé (football américain, hockey sur glace, crosse, catch), les sports de semi-contact (baseball, basket-ball, hockey sur gazon, football) et les sports sans contact (cross-country, gymnastique, natation, tennis et volley).35
Le problème est tel que l’Agence mondiale antidopage (AMA) fait apparaître l’alcool dans sa Liste des substances interdites publiée chaque année. En 2017, l’alcool est ainsi interdit en compétition dans l’aéronautique, l’automobile, la motonautique et le tir à l’arc au-delà d’un seuil de 0,10 g/L.36

L’alcool en contexte sportif : des effets positifs ou délétères ?


L’alcool comme facteur d’intégration sociale

Le sport implique une performance qui peut être objective, mais également sociale. En effet, il s’agit d’un spectacle générateur d’émotion où l’alcool peut prendre une place dans la sociabilité comme par exemple dans le fait de se réunir pour célébrer une victoire après un match. Les relations sociales font interagir ces deux univers. Lorsqu’une personne est engagée dans une pratique sportive, le fait de consommer de l’alcool a un effet sur son intégration à l’équipe. La littérature scientifique a notamment relevé l’importance de l’appartenance à un groupe social tel que le groupe sportif dans le phénomène d’alcoolisation au travers notamment de l’influence des coéquipiers et du lien culturel entre l’alcool et la discipline pratiquée.21, 30 Au travers de cette consommation, les athlètes recherchent avant tout la conformité.37 Ils montrent ainsi qu’ils partagent les normes de la discipline et se sentent davantage identifiés en tant que sportifs.

L’alcool comme stratégie de coping

Les étudiants sportifs ont plus recours au binge drinking que leurs pairs non sportifs.15-17, 39 Un des arguments en faveur d’une telle consommation repose sur l’effet « anxiolytique » de l’alcool qui permet de mieux supporter la pression liée au sport.21 La prise d’alcool est ainsi une recherche de sensation pour faire face au stress et apporter du bien-être. En effet, il existe une performance sociale entraînée par le sport. Ainsi, il peut être vécu comme un enjeu visant à acquérir un nouveau statut social pour lequel les entraînements vont s’intensifier.40 Devant le stress généré par les résultats sportifs et leurs conséquences, les individus peuvent rencontrer le besoin de décompresser et la consommation d’alcool est une méthode pour y arriver comme le prouve l’alcool « dopant » de Ma Long, pongiste chinois n° 1 mondial, qui dit avoir « besoin d’alcool pour se déstresser ».

L’alcool comme stratégie de performance

Certaines études ont également suggéré que l’alcool, dont les effets vont réduire les tensions, pourrait permettre aux sportifs de réduire les tremblements et d’améliorer ainsi leurs performances.3 Cette recherche d’amélioration de l’état physique est également retrouvée par d’autres auteurs.37 Le fait de pratiquer une activité physique peut diminuer les effets négatifs de l’alcool.2 En outre, chez les athlètes à l’université, la compétitivité, l’envie de gagner et de « performer » sont associées à une consommation plus importante.28 Les sportifs cherchent également dans cette consommation un moyen d’entrer en compétition et de réaliser un dépassement de soi.42 Consommer de l’alcool représente alors pour les sportifs un véritable engagement dans le sport43 et parfois une stratégie délibérée d’amélioration des performances.

Altérations physiologiques

L’alcool est une drogue pour laquelle une consommation excessive ou inappropriée peut avoir des effets sur la morbidité à court et long terme.44 Cette substance a également été reconnue comme étant néfaste pour les sportifs,45 car elle altère la fonction immuno-endocrine, le flux sanguin et la synthèse des protéines, ce qui augmente le risque de blessure musculaire. D’autres facteurs sont également affectés, comme la réhydratation, car l’alcool accélère la déshydratation en modifiant la capacité de régulation de la transpiration. Ainsi, les effets physiologiques sont au premier plan. En reprenant les conclusions d’un rapport publié par le Collège américain de médecine du sport, des chercheurs montrent que la consommation d’alcool affecte les compétences psychomotrices et perturbe les mécanismes de régulation de la température corporelle.46


Altération de la performance physique

L’alcool est susceptible d’avoir un effet délétère sur la performance en elle-même, elle en augmente alors la pénibilité.46 Il allonge le temps de réaction visuelle et auditive, modifie la bonne coordination et limite la rentabilité du geste. Il modifie la capacité de jugement et augmente l’agressivité, ce qui nuit au geste sportif. Une méta-analyse rapporte des taux plus élevés de consommation d’alcool et de violences chez les sportifs.47 Selon cette dernière, la masculinité, une identité sociale fondée sur la violence et des normes antisociales contenues dans certains sports sont des facteurs susceptibles d’avoir une influence sur l’association entre le sport et les violences chez les sportifs.


Altération des processus de récupération

L’alcool est préjudiciable et affecte les processus de réparation et récupération optimale.48 Une étude montre que les comportements de binge drinking après un match de rugby ont un effet négatif sur le rétablissement musculaire.49 Ainsi, l’alcool pénalise car il augmente le mauvais travail musculaire et diminue la capacité de récupération. Une quantité modérée d’alcool après un exercice d’entraînement à la résistance augmente davantage la perte de la force dynamique et statique.48 Pour minimiser les pertes liées à l’exercice dans la fonction musculaire et accélérer la récupération, les participants à des sports de contractions musculaires excentriques (c’est-à-dire travail négatif : force de contraction musculaire < résistance) doivent éviter de consommer de l’alcool dans la période post-événement, notamment les 36 premières heures. Cependant, la consommation d’alcool ne semble pas avoir d’effet sur d’autres marqueurs de lésions musculaires comme la douleur musculaire. Ainsi, l’alcool amplifie la lésion du muscle squelettique et retarde la récupération sur les 24 heures suivant l’exercice.


Altérations biopsychosociales

La consommation d’alcool a des conséquences négatives au niveau des comportements sociaux et de santé, et ce davantage chez les sportifs que chez les non-sportifs.16 En l’occurrence, les troubles avec la police étaient de 10,6 % chez les sportifs contre 5,8 % chez les non-sportifs, les rapports sexuels non protégés étaient de 31 % chez les sportifs contre 22,7 % chez les non-sportifs, et le fait de faire quelque chose que l’on regrette était de 46,4 % chez les sportifs contre 37,2 % chez les non-sportifs. Certaines disciplines sont plus exposées que d’autres et leurs athlètes risquent de devenir plus dépendants à une telle consommation : les rugbymen, les footballeurs, les basketteurs, les golfeurs…33 Le sport a également une dimension économique et sa popularité l’amène à faire la promotion de l’alcool. Une étude récente menée au Royaume-Uni montre que les étudiants inscrits dans des universités ayant des marques d’alcool comme sponsor ont plus de comportements d’alcoolisation problématique.50 La relation alcool-sport s’est ainsi développée autour de la professionnalisation du sport qui a confronté l’univers du sport à celui des médias entraînant une participation des sportifs à la vie médiatique avec une rupture de l’ordinaire.

Alcool et exercice physique : deux substrats communs dans le cerveau

Le fonctionnement cérébral repose en partie sur deux types d’acides aminés : les inhibiteurs qui diminuent l’activité du système nerveux central et les excitateurs qui l’augmentent.
Le premier effet d’une dose d’alcool est d’augmenter l’inhibition. Le cerveau va alors compenser pour maintenir un équilibre en augmentant le processus excitateur, le glutamate.51 Une consommation d’alcool aiguë ou chronique n’a aucun effet sur le glutamate. C’est au cours du sevrage que celui-ci augmente, entraînant des déconnexions pouvant aller de manière extrême à une hyperdépolarisation à l’origine d’hallucinations et de dommages cérébraux. Le glutamate produit ainsi un effet d’excitation qui mène l’individu à s’éloigner de la réalité.52 Cette recherche d’éloignement de la réalité se retrouve également après des épisodes de binge drinking car l’individu alterne entre alcoolisation intense et abstinence, ce qui, par l’intermédiaire d’un comportement de régulation, augmente le glutamate.53
L’entraînement sportif, quant à lui, voit intervenir deux acides aminés différents : la glutamine et le glutamate. Des auteurs ont développé un modèle évoquant la tolérance du sportif à l’entraînement à partir du calcul du ratio volume-intensité (le volume correspondant à la durée) dans lequel la concentration de glutamine reflète la tolérance au volume de travail (plus de volume, moins de glutamine) et celle de glutamate reflète la tolérance à un entraînement de haute intensité (plus d’intensité, plus de glutamate).54 L’intensité d’entraînement peut donc également, via l’augmentation du glutamate, amener l’individu en dehors de la réalité.
Ainsi, le binge drinking et le sport intense auraient un fonctionnement similaire au niveau du cerveau. Le risque se situe dans l’arrêt du sport intense qui est susceptible de mener au binge drinking afin de garder cette structure. Des auteurs recommandent aux personnes dans cette situation d’augmenter le volume (durée) d’entraînement parallèlement à la diminution de son intensité afin de possiblement diminuer le risque de tels comportements. L’alcool peut ainsi être un palliatif au sevrage au sport et inversement.
L’alcool et l’exercice permettent également tous les deux d’augmenter la dopamine. Cette dernière se situe dans le noyau accumbens qui fait partie des différentes structures du système nerveux central connues sous le nom de « circuit de la récompense ». Dans les mécanismes de dépendance, le système dopaminergique stimule ce circuit et provoque une sensation de satisfaction.55 Ce circuit définit l’état physique et psychique dans lequel l’individu se trouve à chaque instant et repose sur l’apprentissage d’un lien entre une action et une récompense.55 Ainsi, l’individu peut être amené à penser mériter son alcoolisation du fait de sa pratique sportive, par exemple « j’ai couru donc je mérite ma bière ».56 L’alcool augmente la cinétique et l’amplitude de la production de dopamine dans le cerveau, ce qui induit une sensation de satisfaction qui est associée à la dépendance à ce produit. Les individus vont alors changer de comportement pour atteindre la récompense car les neurones libérant la dopamine sont devenus par apprentissage plus réactifs à la signification d’un signal qu’au signal lui-même.55
Deux autres neurotransmetteurs participent également au processus de dépendance : la noradrénaline et la sérotonine. Ensemble, ces trois substances interagissent et l’alcool entraîne un découplage de ces interactions.57 Dans les addictions, il existe une anomalie des circuits de la récompense à cause d’une sur-stimulation de ces derniers. Pour contrer cette anomalie, l’une des pistes pouvant être empruntée est celle de l’environnement enrichi, actuellement utilisé en modèle animal. Dans celui-ci, les effets rééducatifs et préventifs de la stimulation sensorielle, cognitive et motrice ont été mesurés. Il a ainsi été prouvé qu’un environnement enrichi facilite l’abstinence et réduit le risque de rechute, notamment en diminuant les effets renforçants de l’éthanol.58 Un tel environnement a donc des propriétés préventives sur la vulnérabilité à développer une addiction.59 Ce type de dispositif pourrait donc être mis en place au cours du sevrage car, en transposant à l’homme les résultats obtenus chez les souris ou les rats par certains chercheurs en biologie, des conditions environnementales positives et stimulantes pourraient en soi réduire l’envie et faciliter l’abstinence de la consommation.60

Quelle prévention, quelle prise en charge ?

L’activité physique régulière peut être proposée comme une aide complémentaire à d’autres thérapeutiques chez des personnes souffrant de troubles liés à l’usage de l’alcool.61 Elle est d’ailleurs reconnue comme étant sans danger pour ces patients.62 En effet, les dernières données de 2016 de l’Observatoire « Les Français et l’alcool » indiquent que les sujets qui pratiquent entre 10 minutes et 2 heures de sport par semaine sont moins à risque de rencontrer des problèmes d’addiction.5 Néanmoins, dès que l’activité devient plus importante, les bénéfices disparaissent laissant place à un facteur de risque. Ainsi, la culture sportive majore la consommation d’alcool et le sportif intensif a été reconnu comme étant à risque de connaître des conduites addictives. L’addiction au sport multiplierait par trois le risque d’addiction à l’alcool chez les jeunes.5 La lutte contre ce phénomène peut alors porter sur deux volets : la prévention et la prise en charge thérapeutique.
Pour avoir des dispositifs de prévention efficaces, il est nécessaire de les adapter aux profils rencontrés. Les limites des interventions « habituelles » en population sportive ont été étudiées,63 et il est recommandé de prendre en charge les motifs et le contexte spécifiques des athlètes.21 Le discours doit également être adapté à l’âge car les arguments liés aux risques pour la santé sont peu parlants chez les jeunes, tout comme le terme « à consommer avec modération » qui reste trop vague. L’éducation est donc la clé.3 Une méthode de prévention efficace consiste à modifier l’image positive qu’ont les sportifs de l’alcool. Les divers messages de prévention peuvent aussi bien être passés en compétition qu’à l’entraînement. Les sportifs ont une pression du résultat, de la performance, ce qui est susceptible d’entraîner chez eux une certaine difficulté à y faire face.21, 40 Les techniques de prévention doivent alors s’adapter aux croyances et aux aspects culturels. En effet, le sport est un univers à part dans lequel la réussite implique une absence de défaillance.
D’autres changements comme l’arrêt de la carrière sportive sont aussi des périodes à risque car occasionnant un certain isolement affectif. Il est alors important de pouvoir préparer le renouveau et d’encadrer les anciens sportifs pour éviter qu’ils ne tombent dans une addiction comme l’alcool. Arsène Wenger64 a ainsi fait arrêter à ses joueurs le « Tuesday Club » (apéritif après l’entraînement) à son arrivée en tant qu’entraîneur de l’Arsenal (club de football anglais). Un de ses anciens joueurs et instigateurs de cette tradition, Tony Adams, a d’ailleurs ouvert une clinique qui traite les addictions des sportifs. Une autre solution serait de réduire le nombre des marques d’alcool tenant le rôle de sponsors car cela augmente les risques de consommer chez les sportifs concernés.50 Certains auteurs évoquent également la passation d’un protocole de dépistage de l’alcool dans les programmes de prévention santé et de bien-être chez les étudiants sportifs.65 De façon plus générale, les études proposant d’identifier clairement des facteurs contextuels, comportementaux ou motivationnels susceptibles d’augmenter les risques d’avoir une consommation d’alcool problématique restent insuffisamment présentes dans la littérature scientifique spécifique au champ sportif. De telles études permettraient d’améliorer les contenus des interventions préventives et leur efficacité.

Afin de s‘assurer d’une prise en charge adaptée, il est nécessaire d’établir un lien entre l’équipe médicopsychologique et les addictologues. De nombreux centres addictologiques accueillent des patients ayant des conduites problématiques suite à l’arrêt de la pratique sportive. Il existe alors une double problématique, sportive et addictive. Un lien a ainsi été établi entre surinvestissement et addiction : ceux qui s’investissent le plus sont également ceux qui ressentent le plus le manque. Les sportifs étant hypersensibles et l’addiction étant une « maladie de l’hyper », ils sont alors plus vulnérables à son développement.27 Le risque d’addiction à l’alcool est donc plus important chez des sujets qui sont déjà vulnérables pour d’autres raisons comme des prédispositions, des caractéristiques psychologiques ou certaines circonstances.2
La lutte contre ce phénomène peut aussi passer par une prise en charge fondée sur un suivi thérapeutique. Diverses méthodes peuvent être mises en place que ce soit par le biais de groupes d’entraide ou par un suivi ambulatoire dans les cas les plus graves. Leur but est quasi identique, à savoir renforcer les capacités psychosociales de l’individu. Les jeunes apprennent ainsi à s’investir au sein d’autres environnements sociaux et pas uniquement sportif, d’où l’importance d’établir des critères de recommandations d’exercice physique dans les traitements d’une consommation d’alcool problématique.66 Cette prise en charge pourrait également passer par le biais d’interventions motivationnelles qui entraîneraient des discussions autour des raisons spécifiques liées à cette consommation.65, 67 L’efficacité d’une prise en charge motivationnelle a été montrée et ses bénéfices ont été maintenus 4 ans après.68 Les personnes ont réduit leur consommation de 56 %, passant de 36 à 16 verres standard par semaine, ce qui montre l’efficacité des adaptations de l’entretien motivationnel. Un traitement addictolytique peut être pris en parallèle, ce dernier étant considéré différemment d’un produit dopant. D’autres techniques peuvent être mises en place dans le traitement des troubles liés à la consommation d’alcool en complément d’une prise en charge classique, par exemple la thérapie par réalité virtuelle.69

De la méconnaissance à une prise en charge adaptée

La consommation d’alcool chez les sportifs est un problème de santé publique qu’il ne faut pas minimiser : à défaut d’être majoritaire, il est loin d’être marginal. Sa méconnaissance dans la société est liée notamment aux valeurs morales du sport, ce qui entraîne un retard dans sa prise en charge. Les connaissances sur ce thème méritent donc d’être approfondies, notamment au vu du caractère ambivalent que la pratique sportive peut avoir sur la santé, tantôt protectrice et parfois vulnérabilisante. S’il reste difficile, voire impossible, de répondre d’une seule voix à la question « Le sport est-il bon pour la santé ? », il semble dans un premier temps primordial de considérer, non pas la présence ou l’absence de pratique sportive, mais son intensité. En effet, au-delà de l’activité sportive à proprement parler, les études scientifiques montrent que ce serait l’excès dans la façon de pratiquer qui représente un risque réel.
En ce qui concerne la gestion de cette consommation problématique, certains liens entre sport et alcool restent à approfondir afin de permettre d’élaborer des techniques de prévention plus efficaces, que ce soit vis-à-vis des représentations que les sportifs peuvent avoir des effets de l’alcool, de la façon dont l’alcool peut occuper une place au sein du fonctionnement social des groupes sportifs, ou de la façon dont les sportifs peuvent se sentir physiquement et psychologiquement armés pour réduire le nombre et l’intensité de leurs alcoolisations. La prise en charge, qui est dans tous les cas nécessaire et à renforcer, doit être faite avec pondération et bon sens afin de prendre en compte les besoins spécifiques et les motifs de consommation de la population sportive. Au-delà des caractéristiques biologiques et physiologiques, les facteurs psychologiques et sociaux sont indéniablement à intégrer au sein de modèles explicatifs permettant de comprendre les contextes de consommation d’alcool et ses déterminants. Les connaissances scientifiques vis-à-vis de ce phénomène, sa prévention et sa prise en charge ne pourront alors que s’en trouver renforcées.
* Coping : de l’anglais to cope, « faire face ». Il a deux fonctions principales : modifier le problème à l’origine du stress et réguler les réponses émotionnelles associées à ce problème (Lazarus & Folkman, 1984). ** Le running de l’anglais run, « courir » est dans ce cas précis utiliser pour désigner la pratique de deux sous-disciplines de l’athlétisme : le cross-country et la piste.
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Résumé

Cet article fait le point sur la nature des liens qu’entretiennent la pratique sportive et la consommation d’alcool afin de mieux identifier et comprendre les risques liés aux usages de l’alcool en population sportive. Tout cela en précisant les modalités selon lesquelles la pratique sportive pourrait s’avérer protectrice vis-à-vis de tels risques et pour répondre aux enjeux posés par cette question de santé publique. Différentes caractéristiques de la population sportive (intensité de pratique, nature de la pratique, etc.) ont ainsi été prises en compte afin de répondre à la question « Le sport est-il bon pour la santé ? » et d’appréhender les particularités des troubles liés à l’usage de l’alcool chez les sportifs en référence à la place qu’occupe la substance alcool dans le parcours du sportif. Au-delà de la consommation d’alcool, le caractère ambivalent, à la fois protecteur et vulnérabilisant, de la pratique sportive sur la santé a alors pu être souligné, que ce soit sur le plan culturel, psychologique, physiologique ou social. Sur la base de ces éléments, cet article propose une discussion relative aux modalités de prévention et de prise en charge des mésusages de l’alcool au sein de la population sportive.