Infection urinaire à Ureaplasma urealyticum

Un homme de 21 ans consulte pour pollakiurie et urgenturies survenues depuis vingt-quatre heures, sans écoulement. 
L’examen clinique est normal. La bandelette urinaire, l’examen cytobactériologique des urines et les recherches urinaires par technique d’amplification des acides nucléiques (TAAN) de Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae et Mycoplasma genitalium ne sont pas contributifs.
Une recherche complémentaire met en évidence une infection à Ureaplasma urealyticum (entre 104 et 105 unités formant colonie).
Le traitement par doxycycline 200 mg/j pendant sept jours a permis une guérison clinique.

Les germes recherchés en cas d’infection génitale basse varient en fonction du contexte. Ureaplasma urealyticum est une bactérie retrouvée au niveau de la flore commensale de l’appareil urogénitalSon caractère pathogène est controversé. Il n’est pas recommandé de la rechercher lors d’un dépistage chez un patient asymptomatique ou en première intention en cas d’urétrite (figure).1

Le rôle pathogène de Mycoplasma genitalium est, quant à lui, bien établi. En cas d’urétrite, il est recommandé de le rechercher en première intention.1 Cependant, les conséquences éventuelles d’un portage asymptomatique restent inconnues. Face à une augmentation de son antibiorésistanceun prélèvement positif doit faire rechercher des mutations de résistance aux macrolides par TAAN. Les indications du dépistage de portage de Mycoplasma genitalium sont limitées aux cas suivants :

  • présence de symptômes d’une infection génitale basse ;
  • partenaires sexuels des patients infectés ;
  • contrôle post-traitement de l’infection (à partir de trois semaines).
  • Concernant Trichomonas vaginalis, les recommandations préconisent sa recherche par TAAN uniquement en cas d’urétrite persistante ou récurrente sans cause retrouvée et chez les partenaires d’un patient symptomatique.2 
Références 
1. Haute Autorité de santé. Diagnostic biologique des mycoplasmes urogénitaux dans les infections génitales basses. Juillet 2022. https://bit.ly/3XlW2X0 
2. Horner PJ, Blee K, Falk L, et al. 2016 European guideline on the management of non-gonococcal urethritis. Int J STD AIDS 2016;27(11):928‑37.
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Maladie de Paget ombilicale

Michel, 71 ans, consulte pour une lésion ulcéro-lichénifiée prurigineuse apparue quelques semaines auparavant au niveau de la région ombilicale (figure).
Une biopsie est effectuée.

La maladie de Paget extramammaire a été décrite initialement par Henry Radcliffe Crocker en 1889. Deux formes sont possibles : la forme primitive (adénocarcinome cutané) et la forme secondaire à une tumeur sous-jacente.

Sur le plan épidémiologique, cette localisation est rare (6,5 % du total des maladies de Paget) et son incidence globale est de 0,11 cas pour 100 000 habitants. Elle concerne le plus souvent des sujets de plus de 50 ans, avec une prédominance masculine en Europe.

Cliniquement, il s’agit d’une lésion érythémateuse souvent étendue avec des bords bien limités. Il existe des formes hypo- ou hyperpigmentées. Dans plus de la moitié des cas, un prurit est associé, induisant une modification morphologique des lésions, qui se lichénifient, bourgeonnent ou prennent un aspect d’eczéma avec ulcérations. La maladie de Paget extramammaire se développe préférentiellement au niveau des zones pourvues de glandes apocrines : organes génitaux, région périanale, paupières, ombilic, conduits auditifs externes. 

La prise en charge consiste en premier lieu à rechercher une néoplasie sous-jacente (ici, il s’agissait d’un adénocarcinome du cæcum). Dans le cas d’une forme primitive, l’ablation chirurgicale est indiquée. 

Pour en savoir plus
Kluger N. Dermatoses ombilicales et péri-ombilicales. Ann Dermatol Vénéreol 2014;141:224-235.
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Pustulose céphalique néonatale à levures

Laura, 23 jours, a des lésions à type de pustules au niveau de la face et du menton, apparues depuis moins d’une semaine (figure). Sa mère craint une évolution en cicatrices inesthétiques.

La pustulose néonatale, autrefois appelée acné du nourrisson, est une pathologie associant plusieurs éléments :

  • une contamination de la peau du nouveau-né par des levures du genre Malassezia (trois variétés sont le plus souvent impliquées : M. sympodialis surtout, M. globosa et M. furfur) ; 
  • une stimulation hypophysaire chez le nouveau-né et une sécrétion d’androgènes surrénaliens et gonadiques se déclenchent à la suite du sevrage des hormones maternelles à la naissance et aboutissent à une stimulation excessive des glandes sébacées.
 

Cliniquement, les lésions cutanées sont des papules ou des papulopustules disposées au niveau des zones convexes des joues, sans comédons associés. Dans certains cas, les papulopustules atteignent la partie supérieure du membre supérieur, voire le tronc. Cette pustulose apparaît le plus souvent vers la troisième semaine de vie. L’expression impropre d’« acné du nourrisson » avait été donnée du fait d’une floraison de pustules.

En ce qui concerne la prise en charge, l’abstention est de rigueur car cette pustulose disparaît spontanément (le plus souvent, sans laisser de cicatrices), après quelques semaines.  

Pour en savoir plus
Plantin P. Acné du nouveau-né et du nourrisson. Ann Dermatol Venereol 2008;135:518-20.
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