Cylindrome

Joseph, 68 ans, consulte pour des lésions situées au niveau du cuir chevelu évoluant depuis plusieurs années. Sa mère en a également plusieurs du même type (figure). Ces formations sont surmontées de télangiectasies.

Les cylindromes sont des tumeurs bénignes, le plus souvent multiples. Ils apparaissent généralement à l’adolescence. Ces tumeurs semblent se développer aux dépens du bulbe pilaire. Une transmission héréditaire est fréquente (locus 16q3).

Cliniquement, la tumeur prend l’aspect d’une formation nodulaire de surface lisse. Elle apparaît rose ou couleur chair, à l’instar de la peau adjacente, et parfois ponctuée de télangiectasies.

Histologiquement, des cloisons tumorales constituées de cellules basaloïdes, entourées par une membrane hyaline, sont observées.

Le traitement repose sur l’exérèse chirurgicale du fait d’un retentissement esthétique important dans le cas des formes multiples ; une greffe cutanée peut s’avérer nécessaire si le volume tumoral est important.  

Pour en savoir plus
Saurat JH, Lipsker D, Thomas L, et al. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles. Paris: Elsevier Masson, 2017. 
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Lentigo malin de Dubreuilh

Sur l’une des joues de Marie-Josée, 64 ans et consultant rarement, une macule de couleur brune est observée (figure). Elle explique que cette lésion évolue depuis un an, avec une extension très progressive. Compte tenu de l’irrégularité et de l’aspect polychrome, une biopsie est effectuée.

Le lentigo malin de Dubreuilh est une tumeur maligne développée aux dépens des mélanocytes. Cette tumeur est le plus souvent observée chez les personnes de plus de 60 ans qui s’exposent régulièrement au soleil, avec un sex ratio égal à 1.

Parmi les mélanomes malins, quatre sous-types sont classiquement définis : le mélanome d’extension superficielle (70 à 80 % des cas), le mélanome nodulaire (10 à 15 %), le mélanome acral (7 %) et le lentigo malin (5 à 10 %). 

Sur le plan clinique, la lésion est une macule avec des contours irréguliers et différentes nuances colorées de brun (du très clair au foncé). Elle se développe principalement sur des zones photo-exposées (visage, bras, cou). La dermatoscopie permet de confirmer l’envahissement pilosébacé, pathognomonique de cette forme de mélanome malin. 

La prise en charge dépend de l’âge du patient et de ses autres pathologies. En effet, l’évolution initiale de ce mélanome est lente (parfois plus de 20 ans). La chirurgie d’exérèse est le traitement de choix.

Pour permettre un diagnostic précoce, la règle «  ABCDE  » (asymétrie, bords irréguliers, couleur hétérogène, diamètre supérieur à 6 mm et évolutivité) ainsi que celle du «  vilain petit canard  » (grain de beauté différent des autres) sont des outils simples. 

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Dermatite à Pyemotes 

Firmin, 12 ans, consulte pour une lésion maculeuse prenant l’aspect d’une comète, apparue quelques heures après une promenade en forêt (figure). 

La dermatite à Pyemotes ventricosus estdue à un acarien présent essentiellement dans le sud de la France ; la femelle a une salive venimeuse pour l’homme. Les Pyemotes sont des parasites dits « xylophages », que l’on retrouve dans les bûches de bois. Les piqûres ont lieu lors d’un contact accidentel avec les zones dans lesquelles l’acarien est présent.

Cliniquement, les premières manifestations surviennent dans les douze heures suivant le contact. Une macule prurigineuse est mise en évidence, parfois centrée par une vésicule. Cette lésion peut être attribuée à tort à une piqûre de punaise de lit. Cependant, le signe de la comète est très évocateur : de la lésion maculeuse part une traînée prenant l’aspect d’un filin. Il semble que cet aspect soit en rapport avec une lymphangite superficielle. Ces manifestations cutanées peuvent être associées, de manière très inconstante, à des vomissements, une hyperthermie, voire un syndrome grippal.

Le traitement repose sur l’application de dermocorticoïdes de puissance moyenne et sur un antihistaminique afin de soulager le prurit. Toutefois, avec ou sans traitement, les lésions observées disparaissent en une semaine.  

Pour en savoir plus
Jégou, MH, Colonna G. Le signe de la comète. Ann Dermatol Vénéréol FMC 2023;3(5):327-30.
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