De garde aux urgences, vous recevez le jeune Thibaut, 17 ans, accompagné par sa mère pour « souffrance psychique depuis cinq jours ».
Il a pour antécédents personnels une allergie au pollen et de l’asthme dans l’enfance. Il voit une orthophoniste depuis le lycée dans le cadre de son traitement orthodontique.
Il n’y a pas d’antécédents familiaux psychiatriques connus, mais sa sœur jumelle a une cardiopathie congénitale avec une tétralogie de Fallot.
Il ne prend pas de traitement médicamenteux.
Il vit avec sa mère et a très peu de contacts avec son père. Outre sa sœur jumelle, il a une grande sœur de 20 ans. Il vient de passer son baccalauréat et va intégrer la formation en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) à la rentrée scolaire. L’intégration sociale est bonne, depuis le lycée il a des copains. Il fait du handball en club et y occupe quasiment toutes ses journées durant les vacances.
L’histoire de vie retrouve une grossesse gémellaire avec une césarienne pour souffrance fœtale, suivie d’un ictère néonatal et d’une hospitalisation en néonatalogie. Poids de naissance : 3,6 kg.
La mère ne rapporte pas de retard dans le développement psychomoteur. Elle décrit des difficultés dans les interactions sociales depuis l’enfance, peu d’intérêt pour autrui, pouvant être « extrême » dans ses passions (par exemple « les langues dans l’enfance ») mais « il ne s’intéressait pas du tout aux sujets plus communs » (comme les jouets). Il aurait tendance à blesser les autres sans le vouloir ou sans s’en rendre compte, une tendance à faire des faux pas. Il a toujours eu du mal à être compris, avec des difficultés d’identification émotionnelle et, par extension, de verbalisation et gestion émotionnelle. Elle le décrit avec des difficultés attentionnelles mais une bonne capacité cognitive ayant permis de compenser tout au long de sa scolarité. Il n’existe pas d’antécédents traumatiques ni de harcèlement, mais un rejet social et des difficultés d’intégration durant l’école primaire et le collège, source de peine.
Il a pour antécédents personnels une allergie au pollen et de l’asthme dans l’enfance. Il voit une orthophoniste depuis le lycée dans le cadre de son traitement orthodontique.
Il n’y a pas d’antécédents familiaux psychiatriques connus, mais sa sœur jumelle a une cardiopathie congénitale avec une tétralogie de Fallot.
Il ne prend pas de traitement médicamenteux.
Il vit avec sa mère et a très peu de contacts avec son père. Outre sa sœur jumelle, il a une grande sœur de 20 ans. Il vient de passer son baccalauréat et va intégrer la formation en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) à la rentrée scolaire. L’intégration sociale est bonne, depuis le lycée il a des copains. Il fait du handball en club et y occupe quasiment toutes ses journées durant les vacances.
L’histoire de vie retrouve une grossesse gémellaire avec une césarienne pour souffrance fœtale, suivie d’un ictère néonatal et d’une hospitalisation en néonatalogie. Poids de naissance : 3,6 kg.
La mère ne rapporte pas de retard dans le développement psychomoteur. Elle décrit des difficultés dans les interactions sociales depuis l’enfance, peu d’intérêt pour autrui, pouvant être « extrême » dans ses passions (par exemple « les langues dans l’enfance ») mais « il ne s’intéressait pas du tout aux sujets plus communs » (comme les jouets). Il aurait tendance à blesser les autres sans le vouloir ou sans s’en rendre compte, une tendance à faire des faux pas. Il a toujours eu du mal à être compris, avec des difficultés d’identification émotionnelle et, par extension, de verbalisation et gestion émotionnelle. Elle le décrit avec des difficultés attentionnelles mais une bonne capacité cognitive ayant permis de compenser tout au long de sa scolarité. Il n’existe pas d’antécédents traumatiques ni de harcèlement, mais un rejet social et des difficultés d’intégration durant l’école primaire et le collège, source de peine.
Question 1 - Au vu de l’histoire de vie rapportée, vous suspectez de prime abord (une ou plusieurs réponses exactes) :
Sont décrites ici des difficultés attentionnelles chez Thibaut qui peut cependant s’investir et focaliser son attention dans les activités stimulantes et appréciées ; les plusieurs heures d’activité sportive quotidiennes peuvent être un moyen inconscient de catalyser l’hyperactivité. Les difficultés relationnelles peuvent aussi être provoquées/majorées par le TDAH (manque d’attention dans les propos d’autrui, impulsivité verbale à l’origine de faux pas ou de mésententes…).
Le trouble de personnalité schizoïde se caractérise par une tendance à l’isolement, une absence d’intérêt pour autrui et les relations sociales, ainsi qu’une réactivité émotionnelle peu marquée donnant un aspect de froideur. Les individus ayant une personnalité schizoïde tirent peu de plaisir à la participation aux activités sociales.
Ici, Thibaut a été peiné par le manque d’intégration sociale.
Ici, Thibaut a été peiné par le manque d’intégration sociale.
Le trouble de personnalité schizotypique est caractérisé par des compétences sociales altérées, une vie psychique relativement riche, marquée par des croyances bizarres (on parle de distorsions cognitives), ainsi que des champs d’intérêt particuliers et « originaux » (par exemple : science-fiction, ésotérisme, superstition, phénomènes paranormaux ou magiques). On retrouve souvent dans l’enfance ou l’adolescence une tendance à la solitude, des relations sociales pauvres ou des manifestations anxieuses en situations sociales. Le discours est parfois flou, digressif ou vague. Les affects sont pauvres ou inadéquats. Lors de certains événements de vie, les sujets souffrant de trouble de la personnalité schizotypique peuvent avoir une symptomatologie psychotique transitoire, qui est souvent une aggravation des distorsions cognitives préexistantes.
Ici, il n’est pas rapporté de vie particulièrement riche ni de croyances bizarres. La tendance à la solitude de Thibaut n’est pas volontaire mais subie.
Ici, il n’est pas rapporté de vie particulièrement riche ni de croyances bizarres. La tendance à la solitude de Thibaut n’est pas volontaire mais subie.
Sont décrites des anomalies de la communication et des interactions sociales, avec des difficultés à exprimer et comprendre les émotions et les affects, une maladresse sociale et un isolement relationnel. Il semble persister une motivation sociale. On peut supposer des intérêts restreints et fixes, anormaux soit dans leur intensité (handball ?), soit dans leur sujet (les langues à la place des jouets ?)
Le parcours scolaire écarte une déficience intellectuelle. Un bon niveau cognitif peut permettre de compenser/masquer les troubles jusqu’à un certain point.
Le parcours scolaire écarte une déficience intellectuelle. Un bon niveau cognitif peut permettre de compenser/masquer les troubles jusqu’à un certain point.
Le trouble de la personnalité évitante se caractérise par une inhibition relationnelle et sociale, une mésestime de soi et une sensibilité exacerbée au jugement négatif d’autrui. Des conduites d’évitement de situation (nécessitant des contacts sociaux importants ou les exposant au regard d’autrui) sont fréquentes.
La physiopathologie des troubles de la personnalité est complexe et repose sur l’interaction de facteurs de vulnérabilité génétiques et de facteurs environnementaux (traumatismes infantiles, négligences physiques ou émotionnelles dans l’enfance, etc.).
Voir l’item suivant : Macone A, Laidi C, Pelissolo A. Item 66. Diagnostiquer : un trouble dépressif, un trouble anxieux, un trouble obsessionnel compulsif, un trouble de stress post-traumatique, un trouble de l’adaptation, un trouble de la personnalité. Partie 2 : Troubles dépressifs.Rev Prat 2021;71(5);557-64.
Par définition, l’adolescence est une période de changement où la personnalité se construit, il est donc difficile de s’avancer dans un diagnostic avant 18 ans.