Cohérence cardiaque : quels bénéfices prouvés ?
La cohérence cardiaque consiste à respirer à un rythme lent (souvent 6 cycles par minute) pendant plusieurs minutes, afin de mettre en phase le rythme cardiaque et la respiration. L’objectif ? Améliorer la variabilité de la fréquence cardiaque lors de la respiration normale, ou arythmie sinusale respiratoire (ASR). En effet, une amplitude élevée d’ASR serait associée à un bon fonctionnement physiologique et psychologique, tandis qu’une amplitude d’ASR réduite serait observée lors de troubles CV (HTA, insuffisance cardiaque chronique), mentaux (anxiété, dépression, schizophrénie), ou liés à l’âge (dont obésité, diabète, HTA). Ce qui a amené des chercheurs, mais aussi le grand public, à s’intéresser à l’emploi de la cohérence cardiaque dans la prise en charge de certaines de ces pathologies.
Pour l’instant, les données sont encore parcellaires, rapporte l’Inserm. Des études suggèrent des effets bénéfiques à la cohérence cardiaque sur les manifestations psychiques et physique de l’anxiété et du stress chez des patients, mais aussi chez des sujets sains. De manière générale, pour le réseau Sentinelles, « les exercices de cohérence cardiaque semblent avoir un effet bénéfique sur le stress et l’anxiété, comme beaucoup d’autres techniques respiratoires et sans certitude que cet effet soit médié par la modification de l’ASR ».
Toutefois, le réseau Sentinelles précise que la plupart des études sur la cohérence cardiaque sont de mauvaise qualité méthodologique – petits effectifs, pas de groupe contrôle, description incomplète du protocole, etc. –, et sont souvent financées par des entreprises commercialisant des applications de biofeedback, ce qui nécessite de les interpréter avec précaution. « Les exercices de cohérence cardiaque sont vraisemblablement dépourvus de risque et ne coûtent que le temps qu’on y consacre. Il n’y a donc probablement pas lieu de décourager les patients intéressés », note le réseau de médecins, qui indique toutefois qu’il faut rappeler aux patients que « ces exercices ne doivent pas se substituer aux interventions dont le bénéfice est bien étayé par la recherche clinique ».
Le protocole le plus employé de cohérence cardiaque est la méthode « 3-6-5 » : 3 fois par jour, effectuer 6 respirations (inspiration/expiration) par minute pendant 5 minutes (10 secondes par respiration : temps d’inspiration de 3-4 secondes, temps expiratoire de 6-7 secondes).
 
Références :
Niaré S. Lettre d’information du réseau Sentinelles (p. 8-15).  Sentinelles septembre 2023.
Inserm. La cohérence cardiaque, une technique pour améliorer sa santé, vraiment ?  24 mai 2023.
Hôpitaux civils de Lyon. Cohérence cardiaque.  1er juillet 2025.
Houppe JP. Tout savoir sur la cohérence cardiaque.  Santé Respir France 10 mai 2023.
Baudon D. La cohérence cardiaque peut-elle améliorer la santé ?  JIM 22 octobre 2024.

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