Vous recevez dans votre cabinet de médecine générale le jeune Timon, âgé de 30 mois, accompagné par sa maman. Celle-ci s’inquiète car Timon « parle trop bébé » et « n’en fait qu’à sa tête » lorsqu’elle l’interpelle par son prénom.

Timon est né le 18 janvier 2018, à 34 semaines d’aménorrhée (SA) par voie basse avec un score d’Apgar à 10/10 et un poids de naissance dans la norme. On ne note pas d’antécédent d’infection, pas de problème dermatologique, pas d’antécédent dans la famille. Timon est fils unique. Le carnet de santé vous permet de constater une vaccination à jour, un développement psychomoteur normal à 9 mois avec réponse au sourire, utilisation de la pince pouce-index, premiers mots (mots de 2 syllabes et « papa »,« maman »). À 9 mois, Timon se retournait en cas de bruit, l’examen des tympans était normal.

La maman semble épuisée, elle vous confie ne plus pouvoir supporter les « crises » de Timon, pour lesquelles elle ne retrouve pas de facteur déclenchant. « L’autre jour, par exemple, sa mamie venait à la maison comme tous les jours pendant mes vacances, mais comme il faisait beau, on a décidé d’aller au parc pour qu’il s’amuse, il a fait une crise de 2 heures ! Vous vous rendez compte ? Alors qu’on voulait lui faire plaisir. »

Pendant que vous discutez avec sa maman, Timon s’occupe sagement avec les jouets mis à sa disposition. Il fait rouler une petite voiture colorée et semble s’intéresser particulièrement aux petites roues. Il alignera les voitures et s’allongera pour les observer rouler de plus près. Il empilera par la suite quelques cubes. Vous lui proposez un puzzle de 6 pièces, Timon se met à sautiller de joie en agitant ses mains devant lui. Sa maman vous confirme son appétence pour les puzzles qu’il réalise sans aucune difficulté. « Il est plutôt débrouillard, quand il veut, il a marché à 14 mois et depuis il grimpe partout dans la maison, monte et descend les escaliers à répétition. En revanche, il ne fait plus d’effort pour l’habillage, je dois tout lui faire. » Vous interrogez la maman sur le sommeil et l’alimentation. « Il est propre la journée mais il y a encore quelques accidents la nuit, mais pour les repas, quel mangeur ! À peine la cuillère posée sur la table qu’il a presque fini son assiette. »

Malgré son bon appétit, Timon est dans la norme pour la taille et le poids. Vous n’entendrez que peu le son de sa voix en dehors de certains mots : « criche », « maison », « bébé » et « le parc ». Très occupé par le puzzle, il est en effet difficile de capter son attention en l’appelant par son prénom. Il viendra cependant vers vous un peu plus tard et prendra votre bras pour vous guider vers le dinosaure en plastique posé sur votre étagère. Timon est capable de recopier un trait mais pas un rond, « mais de toute façon il n’aime pas dessiner », vous dira sa maman. Vous lui demandez de nommer quelques parties du corps, Timon vous en citera 3. Vous ne retrouvez pas de sourire social lors de cette consultation.

Vous ne relevez pas à l’examen clinique de point d’appel en faveur d’anomalie cardiovasculaire, respiratoire, digestive, hématologique ou neurologique. Vous ne notez pas d’élément dysmorphique. Sur le plan visuel, on ne note pas de strabisme ou de nystagmus, l’examen de l’œil est normal. 
Question 1 - Le ou les élément(s) sémiologique(s) suivant(s) sont retrouvés dans la description clinique : 
Oui, Timon répétera plusieurs mots évoqués dans la conversation entre la maman et le médecin (« criche » = crise, avec une erreur phonologique, « bébé » et « le parc »)
Timon n’est pas clairement opposé. Il ne provoque pas, n’est pas non vindicatif ou hostile. Il n’a pas de comportement de défiance. Le seul élément retrouvé est la présence de crises qu’on pourrait définir comme des accès de colère
L’acquisition de la marche est dans la norme, il monte et descend les escaliers, la préhension est acquise (mange à la cuillère), il empile des cubes, fait des puzzles, recopie un trait, ce qui est dans la norme pour son âge 
La maman rapporte une situation routinière ayant été modifiée, ce qui a engendré une crise 
Plutôt que de pointer avec son doigt le dinosaure qu’il aimerait obtenir, Timon attrape le bras du médecin pour le diriger vers l’objet 
Si l’on considère que cette consultation est représentative du comportement au quotidien de Timon, on remarque, en dehors des signes évoqués ci-dessus :
– un retard de langage : on attendrait à son âge qu’il associe 2 ou 3 mots ;
– la compréhension des ordres simples : recopie le trait ;
– un trouble des interactions sociales : ne répond pas à l’appel de son prénom, manque d’intérêt pour autrui ;
– l’utilisation répétitive d’une partie d’objet : les roues de la voiture qui fascinent Timon. Il s’agit d’un comportement fréquemment retrouvé dans les troubles du spectre autistique (TSA). Jeux d’alignement (utilisation à nouveau répétitive d’objets), Timon vérifie ensuite son alignement en s’allongeant ;
– l’utilisation du corps de l’autre pour obtenir quelque chose : ce n’est pas un comportement non verbal classique. À son âge, Timon doit être capable de pointer les objets qu’il souhaite obtenir (proto-impératif) ou qu’il souhaite montrer (proto-déclaratif) ;
– le trouble de la communication verbale n’est ici pas compensé par une communication non verbale ;
– des stéréotypies motrices (flapping) : des mouvements de bras à type de battements d’ailes sont décrits lorsque Timon reçoit le puzzle, ces mouvements sont fréquents chez les patients avec TSA, notamment dans les moments de « débordement émotionnel ».
Question 2 - À ce stade, quel(s) diagnostic(s) devez-vous évoquer ?
La symptomatologie ne correspond pas vraiment, de plus il est difficile de faire la part des choses entre l’agitation normale de l’enfant et le TDAH avant 4 ans 
En effet, à 30 mois Timon aurait dû être capable de faire des associations de 2 mots pour s’exprimer. Ici, il semble répéter des mots entendus lors de la consultation (écholalie), son vocabulaire semble assez pauvre
L’âge de Timon ne permet pas de s’avancer sur ce diagnostic. De plus, en dehors des crises évoquées, on ne note pas de comportement d’opposition (à l’autorité, aux consignes) ou de provocation 
Le tableau n’est pas complet mais il est indispensable de l’évoquer. Plusieurs critères sont présents (voir question suivante) 
Il n’est pas exclu que Timon entende mal, il ne répond pas toujours à son prénom, parle peu et confond des phonèmes (« criche » = crise)
Bien que cette consultation soit incomplète, le tableau clinique de cet enfant évoque un retard de langage. Celui-ci est accompagné de symptômes évoquant un TSA qui doit absolument être évalué de manière plus approfondie. Un trouble de l’audition ne peut être exclu et doit systématiquement être évoqué et éliminer dans les contextes de retard de langage oral.
Les deux autres diagnostics ne correspondent pas et Timon est encore très jeune.

 

Question 3 - Vous proposez à la maman de Timon :
Au contraire, le fait qu’il se soit bien développé et qu’il n’évolue plus (à ce stade Timon devrait pouvoir faire des phrases de 2 mots et devrait connaître plus d’une cinquantaine de mots)
Le médecin de soins primaires (médecin traitant ou de protection maternelle et infantile [PMI]) ayant une suspicion de TSA doit prévoir une nouvelle consultation dédiée au repérage de l’autisme dans les 3 semaines.
Voir ci-dessus
Les CRA ne sont sollicités qu’en troisième ligne, pour les situations diagnostiques complexes notamment 
C’est au médecin de soins primaires de faire la démarche de repérage. En cas de suspicion de TSA à la suite de la consultation dédiée, l’enfant sera orienté vers une équipe de pédopsychiatrie (multiprofessionnelle) formée aux troubles neuro-développementaux
Voir la dernière recommandation de la Haute Autorité de santé pour le parcours diagnostique en première ligne
Pour résumer : une inquiétude des parents ou des professionnels entourant l’enfant doivent entraîner une consultation chez un médecin de soins primaires (médecin traitant ou de PMI), en cas de signes autistiques, le médecin de soins primaires DOIT prévoir DANS LES 3 SEMAINES une consultation dédiée au dépistage du TSA.
Si l’hypothèse diagnostique est maintenue, l’orientation se fera alors vers une équipe de seconde ligne pluridisciplinaire formée aux troubles neuro-développementaux – équipes de pédopsychiatrie (services de psychiatrie infanto-juvénile dont les centres médico-psychologiques [CMP], services de pédiatrie, centres d’action médico-sociale précoce [CAMSP], centres médico-psycho-pédagogiques [CMPP], réseaux de soins spécialisés sur le diagnostic et l’évaluation de l’autisme) – qui confirmera ou non le diagnostic. Cette équipe se tournera elle-même vers les équipes de troisième ligne (CRA, neuropédiatrie, génétique) en cas de situation complexe.
Vous avez revu Timon pour approfondir votre examen. Vous suspectez un TSA. Vous orientez Timon vers une structure de seconde ligne, le CMP pour enfants et adolescents, afin qu’elle précise le diagnostic.
Question 4 - Dans l’attente : 
Certaines prises en charge doivent être organisées dès que possible 
Il est important de réaliser ce bilan qui sera également utile au diagnostic pour l’équipe du CMP. Ici, il existe un retard de langage qui nécessitera un suivi orthophoniste 
Au contraire, il est important d’orienter les jeunes enfants vers des structures d’accueil pour jeunes enfants afin de favoriser la sociabilisation 
Le médecin traitant doit être présent pour synthétiser les résultats, coordonner les prises en charge et soutenir la famille 
Sans attendre, lors d’une suspicion de TSA, le médecin doit prévoir (dans un délai maximal de 3 mois) :
– un bilan orthophoniste ± suivi ;
– un bilan du développement moteur ± suivi (psychomotricien, ergothérapeute) ;
– un bilan des fonctions visuelles et auditives ± prise en charge ;
– une orientation vers des structures d’accueil de jeunes enfants ou, si l’enfant est déjà accueilli, une demande d’observation des éducateurs/puéricultrices qui s’occupent de lui.
Il sera également présent pour coordonner les bilans, les différentes actions en vue du diagnostic et la synthèse des résultats.
Après avoir réalisé plusieurs bilans au CMP, Timon et sa maman reviennent vous voir. Le diagnostic de TSA avec retard de langage et sans retard intellectuel a été posé. La maman de Timon s’interroge sur la possibilité d’un diagnostic plus précoce.
Question 5 - Les éléments suivants (antécédents, facteurs de risque ou signes cliniques) relevés à l’anamnèse ou à l’examen clinique chez Timon auraient pu vous alerter plus précocement vers un TSA.
Naissance à 34 SA
Timon a perdu des compétences acquises lors de son développement précoce : réponse à l’appel de son prénom, sourire social, autonomie (habillage). Le langage a légèrement évolué mais pas suffisamment pour son âge
C’est un facteur de risque mais non retrouvé chez Timon 
C’est un facteur de risque mais il n’est pas retrouvé chez Timon
Il existe plusieurs facteurs de risque de TSA actuellement décrits :
– prématurité ;
– exposition à des facteurs de risque lors de la grossesse (valproate, toxiques) ;
– contexte d’anomalie génétique ou chromosomique connue habituellement associée au TSA ;
– TSA dans la fratrie ;
– sex-ratio : 4 garçons pour 1 fille.
De nombreuses hypothèses n’ont pas été confirmées : pas de lien entre autisme et vaccination ou intolérance au gluten.
Une perte de compétence dans le développement de plus de 3 mois (sur le plan du langage ou dans d’autres domaines auparavant acquis) est un point d’appel pour le TSA.
Timon est à présent suivi deux fois par semaine par l’orthophoniste. Il se rend à la crèche et sera inscrit pour la rentrée en maternelle avec une assistance de vie scolaire (AVS). Le TSA avec retard de langage mais sans retard intellectuel a été annoncé à la famille et la maman est inquiète de l’évolution à venir de la pathologie de son fils.
Question 6 - Les éléments favorables à une bonne évolution des troubles de cet enfant sont les suivants :
Comme précisé, le diagnostic fait état d’une intelligence normale, cet élément permet d’envisager une meilleure évolution sociocognitive à venir que celle des patients avec déficit intellectuel
La sévérité n’est pas mentionnée mais semble, d’après le cas clinique, plutôt sévère
Aucun lien entre prématurité et évolution de l’autisme n’a à ce jour été établi 
Parmi les facteurs prédictifs de bonne évolution on note :
– de bonnes capacités de raisonnement ;
– un diagnostic précoce avec mise en place d’interventions « intensives » ;
– un environnement propice au développement ;
– un autisme de sévérité « légère ».
De nombreuses études sont en cours pour évaluer l’existence d’autres facteurs prédictifs : certains types d’intervention précoce, les troubles du rythme circadien…
Timon a désormais 6 ans et demi. Il n’est plus suivi au CMP, sa maman déplorant le manque de places et les rendez-vous trop espacés. Il est scolarisé en CP avec une AVS depuis quelques mois. Il se présente avec sa maman aujourd’hui pour des crises de violence à l’école et à la maison qui durent depuis un mois. La maman vous décrit des crises hétéro-agressives importantes, dans les moments de frustration. Il arrive également que Timon se tape violemment la tête contre les murs pendant ces crises. L’examen physique du jeune est sans particularité. Timon dort correctement, il mange en bonne quantité mais cependant refuse de manger autre chose que des pâtes. Il est très calme lors de la consultation.
Question 7 -  En première intention, votre prise en charge comporte :
Pas en première intention dans les troubles du comportement de l’enfant ou de l’adolescent mais bien après échec des mesures non médicamenteuses
Les benzodiazépines n’ont pas d’indication dans le TSA et sont rarement prescrites chez l’enfant (hors crise épileptique) 
Le tableau n’est pas particulièrement évocateur d’un TDAH associé au TSA ici, cependant cette hypothèse sera à évaluer. Dans un premier temps, et avant la mise en place d’un traitement, des aménagements/prises en charge non médicamenteuses seront proposés
Il s’agit de la première demande de la maman vis-à-vis de ces troubles, la prise en charge sera ambulatoire (l’évaluation peut être faite conjointement avec l’école et le CMP qui peut être de nouveau sollicité)
Dans cette situation de troubles du comportement (et notamment chez un patient souffrant de TSA), plusieurs questions sont à poser : y a-t-il eu un facteur déclenchant ? y a-t-il eu un changement dans la vie de Timon ? L’apparition brutale de ces troubles fait évoquer ce genre d’hypothèse. Il ne faut pas hésiter à récupérer l’avis de l’enfant vis-à-vis de ces troubles et sa compréhension de ceux-ci.
Une reprise de contact avec le CMP serait à envisager dans ce contexte afin d’évaluer plus spécifiquement ces troubles du comportement. Il est important que Timon ait une prise en charge pluriprofessionnelle coordonnée. Le CMP pourrait proposer des prises en charge non médicamenteuses : des groupes thérapeutiques, une prise en charge psychothérapeutique, une éducation thérapeutique aux parents, etc. Le médecin traitant ne doit pas rester seul dans cette situation.
Timon a repris le suivi au CMP où un traitement par rispéridone a finalement été mis en place pour quelques semaines devant les risques liés à l’auto-agressivité. Les manifestations se sont apaisées, la scolarité se poursuit.
Il revient en consultation car cette fois-ci la maman le trouve « trop » calme. En effet, Timon apparaît ralenti, il ne s’intéresse pas aux jeux de votre cabinet. Sa maman vous explique qu’il est ainsi depuis 2 jours, qu’il ne lit plus, qu’il est passif. Le sommeil est préservé. Timon mange moins qu’à son habitude et n’est pas allé à la selle depuis quelque temps. Vous interrogez l’enfant qui évoque une fatigue. Vous n’arrivez pas à l’examiner car Timon y est fortement opposé et se tortille dans tous les sens lorsque vous l’examinez.
Question 8 - En première intention, vous évoquez : 
On ne note pas particulièrement d’aggravation dans la symptomatologie autistique (il n’est pas décrit d’aggravation sur le plan de la communication ou des activités répétitives) ; de plus, il s’agit ici d’un élément aigu
On s’attend effectivement à ce que Timon soit plus calme, mais pas complètement éteint 
Les causes psychiatriques ne sont pas à évoquer en première intention
Idem
Altération de l’état général + perte d’appétit + mise en place d’un traitement neuroleptique récent chez un enfant ayant une sélectivité alimentaire et non pas un régime équilibré : il faut penser à la constipation 
L’iatrogénie est au cœur de nombreuses consultations de façon générale, on décrit jusqu’à 10 % des admissions à l’hôpital en lien avec l’iatrogénie. Ici un traitement neuroleptique a été mis en place (seul traitement recommandé dans les troubles du comportement chez l’enfant avec TSA) et Timon présente un tableau d’altération de l’état général avec perte d’appétit. Il faut évoquer la constipation qui est un effet indésirable fréquent des neuroleptiques. D’autant plus que l’alimentation de Timon n’est pas très équilibrée. Un surdosage médicamenteux pourrait également se discuter ici devant l’état « trop » ralenti/sédaté de Timon. Cependant, les signes digestifs vous orientent ici en premier lieu vers une constipation.
À noter qu’en psychiatrie, et d’autant plus chez l’enfant, la douleur n’est pas toujours exprimée et peut se manifester par le comportement ou autres indices externes.
Timon finit par accepter de monter sur la table d’examen. Vous constatez : un pouls à 130 battements/min, une tension artérielle à 105/60 mmHg, il est apyrétique, l’état cutané est normal. L’enfant est orienté, vigilant. L’examen neurologique ne montre pas de syndrome extrapyramidal. En dehors d’un abdomen sensible mais non ballonné et souple, vous n’avez pas d’argument en faveur d’une occlusion. Les bruits hydro-aériques sont conservés à l’auscultation abdominale. Le reste de l’examen est sans particularité.
Question 9 - Vous proposez la prise en charge suivante : 
Pas d’indication en cas de constipation, il n’y a pas d’argument clinique pour une occlusion chez Timon
Pas signe clinique de gravité, hémodynamique stable, constantes normales
Après une évacuation de l’éventuelle stase distale, c’est le traitement de prévention de la récidive
Traitement de première intention de la constipation
Ici l’hypothèse iatrogénique est importante, elle s’ajoute probablement à la sélectivité alimentaire qui favorise déjà la constipation, l’arrêt du neuroleptique est le traitement étiologique. Un coup de fil au médecin du CMP pour avoir son avis vis-à-vis des troubles psychiatriques est toujours lbienvenu pour discuter de la balance bénéfice-risque
La maman de Timon se questionne : « Comment ce médicament pour les nerfs peut-il donner de la constipation ? »
Question 10 - Vous lui répondez :
Les neuroleptiques ont une action adrénolytique 
Les effets végétatifs indésirables des neuroleptiques surviennent par mécanisme :
– anticholinergique, avec sécheresse buccale, rétention aiguë d’urine, constipation, fermeture de l’angle irido-cornéen ;
– adrénolytique, avec hypotension orthostatique.
L’action anticholinergique peut donc stopper au niveau intestinal la contraction (le péristaltisme) ainsi que les sécrétions, entraînant ainsi un risque de constipation.

 

Vous lui expliquez d’ailleurs que l’alimentation de Timon n’est pas optimale pour éviter ce genre de soucis.
Question 11 - Quelles sont les règles hygiéno-diététiques à transmettre aux parents de Timon ? 
Favoriser les légumes cuits
Plutôt dans un contexte de diarrhée 
Lubrification des selles
Il s’agit d’un souci récurrent chez les patients avec TSA. Il existe fréquemment une sélectivité alimentaire (uniquement des aliments blancs, uniquement des pâtes, etc.), ce qui favorise la constipation. L’association à des traitements neuroleptiques, antispasmodiques ou autres, peut rapidement entraîner un tableau de constipation, voire d’occlusion.
À la suite d’une réunion à l’école en fin de CE1, les parents de Timon vous contactent à nouveau. En effet, bien que le niveau de langage de Timon soit satisfaisant pour son âge, il semble persister des difficultés à l’école. « Pourtant, il va toujours faire ses exercices chez l’orthophoniste », vous dira le papa. Le compte-rendu de la réunion de l’école évoque des difficultés en lecture et de gros problèmes en dictée, avec une écriture illisible et des fautes très fréquentes.
Question 12: Quelles sont vos recommandations aux parents ? 
Avant d’évoquer un diagnostic de trouble des apprentissages, il faut s’assurer que les voies sensorielles sont correctes
Il est possible que l’orthophoniste ne travaille que le langage oral (+ la pragmatique du langage), puisqu’il s’agissait de la problématique de Timon pour laquelle vous l’aviez adressé
Comme expliqué ci-dessous, il ne s’agit peut-être pas des axes de travail de l’orthophoniste. N’oublions pas également que Timon est sensible à sa routine et supporte difficilement les changements 
Comme expliqué ci-dessous, il ne s’agit peut-être pas des axes de travail de l’orthophoniste. N’oublions pas également que Timon est sensible à sa routine et supporte difficilement les changements 
Si l’on se trouve dans une situation de dyslexie, forcer la lecture ne réglera pas le souci, ce trouble nécessite une rééducation avec des méthodes adaptées. Le risque est également d’écœurer l’enfant de la lecture en le mettant encore plus en difficulté
Il faut évaluer cette situation rapidement pour éviter un impact plus important sur les apprentissages
Ici, on s’inquiète de voir apparaître une comorbidité fréquente au TSA : les troubles des apprentissages (qui font également partie de la classe des troubles neuro-développementaux).
Il faut donc réaliser un bilan complet pour comprendre de façon plus spécifique les difficultés de Timon (et éliminer les diagnostics différentiels comme les troubles visuels, qui peuvent empêcher Timon de lire, mais également de recopier les mots du tableau, etc.).
Les bilans vous reviennent, Timon présente une dyslexie, une dysgraphie et une dysorthographie. La maman s’interroge beaucoup et ne comprend pas comment son fils peut avoir autant de pathologies.
Question 13 - Quelles sont vos explications ? 
L’autisme n’est pas toujours associé à une déficience. De plus, même si un retard intellectuel peut être associé à des troubles des apprentissages, on peut souffrir d’un trouble des apprentissages et avoir un QI tout à fait normal (voire élevé)
Il existe des caractéristiques cérébrales qui rendent l’accès à ces apprentissages difficiles pour ces enfants, qui ont souvent besoin d’autres techniques, d’autres approches pour comprendre. Des problèmes éducatifs peuvent bien sur aggraver les troubles
D’où la catégorisation dans les troubles du neurodéveloppement
Attention à ne pas tomber dans les clichés ou préjugés qui peuvent circuler sur ces pathologies ! Une explication correcte aux parents des mécanismes de fonctionnement connus permet de diminuer l’anxiété liée à la maladie, il faut les rendre experts, ainsi que le patient, tout en s’adaptant à son âge et son niveau de fonctionnement.
Quelques mois plus tard, la maman de Timon vient vous demander conseil. En effet, Timon s’agite de plus en plus à l’école et la maman est souvent sollicitée pour venir le chercher. Elle pense arrêter son activité professionnelle pour s’occuper de Timon mais s’inquiète de ne plus pouvoir assurer financièrement les soins de Timon.
Question 14 - Quelles démarches peuvent être engagées ici pour aider Timon et sa maman sur le plan médico-social ?
La demande est faite à la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) 
La demande est faite à la maison départementale des personnes handicapées (MDPH)
La prise en charge d’un enfant avec handicap n’est pas un motif d’arrêt de travail, voir ci-dessous pour les autres modalités 
Les démarches sont compliquées, les organismes sont multiples, il est nécessaire que les parents soient bien accompagnés pour éviter les situations d’urgence sociale 
Un dossier (avec certificat médical) est adressé à la MDPH qui évalue les besoins de compensation et le taux d’incapacité. Elle peut ensuite proposer :
– des aides financières : allocation d’éducation enfant handicapé (AEEH) ou prestation de compensation du handicap (PCH) ;
– une scolarisation adaptée via un projet personnalisé de scolarité (PPS) : aménagement, orientation dans des établissements spécifiques ou accompagnement par un(e) auxilliaire de vie scolaire (AVS).
Pour les soins, c’est la CPAM qui recouvre les frais engagés si la pathologie entre dans la définition d’une des 30 affections de longue durée (ALD).
Les parents peuvent bénéficier d’aides lorsqu’ils doivent diminuer ou arrêter le travail pour rester avec leur enfant :
– congé de présence parentale (CPP) [leur poste est conservé] : certificat médical + demande à l’employeur ;
– allocation journalière de présence parentale (AJPP) pour compenser leurs revenus en cas d’arrêt (CPP) ou de diminution du temps de travail : certificat médical + demande à la caisse d’allocations familiales CAF après accord de la CPAM.
Les parents de Timon souhaiteraient avoir un nouvel enfant, ils sont cependant inquiets quant au risque pour celui-ci de souffrir également d’un TSA.
Question 15 - Que pouvez-vous leur affirmer ?
Il ne s’agit pas d’un TSA associé à une pathologie génétique, cependant les données scientifiques indiquent que l’héritabilité des troubles neurodéveloppementaux est importante
Un dépistage précoce sera organisé, l’enfant à venir étant considéré comme à risque 
Un tel dépistage dans le cadre des TSA n’existe pas

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