Une femme de 51 ans, diabétique sous metformine (1 g/j), consulte en urgence pour une tuméfaction douloureuse de sa face, pour laquelle elle prend des anti-inflammatoires non stéroïdiens depuis 48 heures.
À l’examen, sa température était de 38,7 °C.
Quel est votre diagnostic ?
La conjonctivite est une inflammation de la conjonctive de l’œil, d’origine virale, bactérienne, allergique ou irritative. Elle se manifeste notamment par la rougeur d’un ou des deux yeux, associée à des démangeaisons, des picotements, un écoulement clair ou purulent.
Il s’agit d’une cellulite orbitaire. Voir explications ci-dessous.
Le chalazion est l’inflammation et l’enkystement d’une ou plusieurs glandes de Meibomius de la paupière. Il a l’aspect d’une petite boule de consistance ferme située sous la peau pouvant être douloureuse.
Les lésions provoquées par l’eczéma de contact apparaissent d’abord au niveau de la peau entrée en contact avec l’allergène, puis se diffusent à partir du point de contact, pouvant parfois s’étendre sur tout le corps. À la phase aiguë, il se manifeste par des lésions érythémateuses et prurigineuses, puis apparaissent les vésicules qui vont se rompre et suinter, pour laisser place à des croûtes.
La cellulite orbitaire se manifeste par une tuméfaction aiguë et inflammatoire de l’orbite, d’origine infectieuse. C’est la pathologie orbitaire primitive la plus fréquente, avec la sinusite comme cause principale. Il s’agit d’une affection grave en raison de ses complications, qu’elles soient locales, locorégionales ou générales. On distingue les cellulites périorbitaires (ou préseptales), situées en avant du septum orbitaire et généralement d’évolution favorable, des rétroseptales, plus rares mais susceptibles de compromettre le pronostic vital ou fonctionnel.
La tomodensitométrie (TDM) joue un rôle crucial dans le diagnostic, l’évaluation des lésions et le suivi. Elle permet de classer la cellulite orbitaire en cinq stades évolutifs selon la classification de Chandler.
Le traitement est médical et la chirurgie n’est nécessaire qu’en cas d’abcès. Chez cette patiente, la prise en charge a consisté en une hospitalisation, avec administration de cefotaxime (1 à 2 g IV toutes les six heures) pendant 14 jours, associée à la gentamycine (3 mg/kg/j pendant trois jours) ; elle a reçu également des antalgiques, une insulinothérapie et des corticoïdes (trois jours après le début de l’antibiothérapie).
Points-clés :
Diagnostiquée et traitée rapidement, la cellulite orbitaire évolue favorablement sans séquelles.
Un retard dans le diagnostic ou le traitement peut entraîner des complications graves, compromettant le pronostic fonctionnel et parfois vital.
Le spécialiste doit assurer un diagnostic rapide, évaluer les répercussions sur la motilité oculaire et la vision et instaurer un traitement médical approprié.
La chirurgie est réservée aux cas compliqués.
La tomodensitométrie (TDM) joue un rôle crucial dans le diagnostic, l’évaluation des lésions et le suivi. Elle permet de classer la cellulite orbitaire en cinq stades évolutifs selon la classification de Chandler.
Le traitement est médical et la chirurgie n’est nécessaire qu’en cas d’abcès. Chez cette patiente, la prise en charge a consisté en une hospitalisation, avec administration de cefotaxime (1 à 2 g IV toutes les six heures) pendant 14 jours, associée à la gentamycine (3 mg/kg/j pendant trois jours) ; elle a reçu également des antalgiques, une insulinothérapie et des corticoïdes (trois jours après le début de l’antibiothérapie).
Points-clés :
Diagnostiquée et traitée rapidement, la cellulite orbitaire évolue favorablement sans séquelles.
Un retard dans le diagnostic ou le traitement peut entraîner des complications graves, compromettant le pronostic fonctionnel et parfois vital.
Le spécialiste doit assurer un diagnostic rapide, évaluer les répercussions sur la motilité oculaire et la vision et instaurer un traitement médical approprié.
La chirurgie est réservée aux cas compliqués.
Pour en savoir plus :
Bennani J. Apport de la tomodensitométrie dans la cellulite orbitaire. Rev Neurol 2016;172(1):A32.
Belghmaidi S, Belhoucha B, Hajji I, et al. Les cellulites orbitaires : étude prospective à propos de 75 cas. Pan Afr Med J 2015;22:340.
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.