Vous recevez un patient de 34 ans, éthylique chronique, pour cette tuméfaction axillaire peu douloureuse depuis 3 semaines.
Le patient est apyrétique.
Quel est votre diagnostic ?
Gommes, tubercules indolores, non prurigineux, de couleur rouge cuivré, de 5 à 30 mm. Configuration arciforme, circinée ou serpigineuse.
Les manifestations cutanées de sarcoïdose, observées en moyenne dans 25 % des cas, figurent parmi les plus fréquentes des localisations. Elles peuvent survenir à la phase initiale de la maladie, qu’elles permettent alors de révéler. Les lésions papuleuses à type de sarcoïdes à petits nodules sont une forme cutanée spécifique très fréquente.
Il s’agit d’une tuberculose cutanée. Voir explications ci-dessous.
Le zona est caractérisé par des lésions vésiculaires groupées, qui suivent la distribution d’un dermatome, le plus souvent unilatéral, et accompagnées de douleur. Elles sont, en général, précédées de 48 à 72 heures de douleur au site du dermatome atteint.
L’érysipèle est une cellulite superficielle avec atteinte dermolymphatique. Il se caractérise par des plaques brillantes, surélevées, indurées et douloureuses à marges nettes, associées à des signes systémiques (fièvre, frissons, malaise).
Le scrofuloderme constitue la forme la plus courante de tuberculose cutanée. Il se caractérise par l’apparition d’un abcès froid tuberculeux, généralement secondaire à un foyer ganglionnaire ou ostéoarticulaire qui a fistulisé à la peau. Initialement, des nodules fermes, mobiles et sous-cutanés se forment, puis se ramollissent progressivement. La peau se perforant secondairement, des ulcères déprimés à bords irréguliers, contenant du pus sérogranuleux, se développent. L’évolution conduit fréquemment à la formation de cicatrices rétractiles, soit en forme de brides, soit sous forme de chéloïdes. Les scrofulodermes affectent principalement les adultes, avec une localisation préférentielle au niveau du tronc et du cou, suivis de la région inguinale. Un syndrome inflammatoire est fréquemment associé, et l’intradermoréaction à la tuberculine est généralement positive. L’analyse histologique révèle la présence de granulomes, souvent accompagnés de nécrose caséeuse et d’un tissu inflammatoire dense. Cette forme clinique est multibacillaire et survient chez des individus ayant une immunité faible ou modérée vis-à-vis du Mycobacterium tuberculosis. Il est essentiel de rechercher la présence de foyers viscéraux tuberculeux, car le scrofuloderme est fréquemment associé à une tuberculose disséminée.
Le traitement de la tuberculose cutanée suit les mêmes lignes directrices que celui de la tuberculose systémique : trithérapie pendant 2 mois (isoniazide, rifampicine et pyrazinamide), suivie d’une bithérapie à base d’isoniazide et de rifampicine durant 4 mois, avec un ajustement en fonction des résultats de l’antibiogramme. L’évolution clinique sous traitement antibacillaire est généralement favorable.
Le traitement de la tuberculose cutanée suit les mêmes lignes directrices que celui de la tuberculose systémique : trithérapie pendant 2 mois (isoniazide, rifampicine et pyrazinamide), suivie d’une bithérapie à base d’isoniazide et de rifampicine durant 4 mois, avec un ajustement en fonction des résultats de l’antibiogramme. L’évolution clinique sous traitement antibacillaire est généralement favorable.
Pour en savoir plus :
Labit A, Thubert T, Blanc P. Le scrofuloderme : une lésion trompeuse. Arch Pediatr 2011;18(6):649-52.
Saddouk H, Bouabdella S, Ragragui Ouasmin H, et al. Tuberculose cutanée gommeuse étendue. Rev Prat 2024;74(2):173.
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.