Noura, 29 ans, a participé samedi soir à une soirée « pyjama ». Le goûter et le dîner ont comporté : mousse au chocolat, smoothies à la fraise, fraises Tagada et bonbons divers, chips…

Le matin, elle s’est réveillée avec ces lésions prurigineuses.
Quel est votre diagnostic ?
Appelé aussi « dermatophytose de la peau glabre », il prend la forme d’une plaque érythémato-squameuse arrondie ou annulaire, à bords nets. Il s’étend progressivement de façon excentrique, alors que le centre s’éclaircit, réalisant une lésion en cocarde, avec une bordure inflammatoire ; plusieurs localisations peuvent apparaître.
La varicelle est une primo-infection causée par le virus varicelle-zona. Elle est caractérisée par une fièvre accompagnée d’une éruption maculopapulaire devenant rapidement vésiculaire, généralisée et prurigineuse, qui commencera à devenir croûteuse en 24 à 48 heures. Diverses muqueuses (conjonctives, oropharynx, muqueuses génitales) peuvent également être atteintes.
Il s’agit d’une urticaire. Voir explications ci-dessous.
La gale est une infestation de la peau par un acarien Sarcoptes scabiei. Elle entraîne des lésions prurigineuses intenses +++ avec des vésicules perlées, des sillons et des nodules scabieux sur les espaces interdigitaux, les poignets et les organes génitaux.
Il faut toujours l’évoquer devant un prurit familial, à recrudescence nocturne.
La lésion élémentaire est une tache érythémato-squameuse, congestive, bien délimitée, indolore, peu ou pas prurigineuse recouverte d’une couche de squames sèches pouvant se détacher spontanément ou après grattage à la curette. Le siège est ubiquitaire, avec une prédilection pour les faces d’extension des membres et les surfaces exposées aux microtraumatismes.
L’urticaire est une affection cutanée caractérisée, dans sa forme classique, par des lésions prurigineuses ressemblant à des « piqûres » d’ortie (urticaire superficielle). Les lésions peuvent être érythémateuses, localisées ou diffuses, et ont la particularité d’être mobiles (elles changent de place au fil du temps), fugaces (elles disparaissent en moins de 24 heures) et prurigineuses. Les poussées durent de quelques heures à quelques jours et les lésions disparaissent sans laisser de cicatrices ni de desquamation. Cette patiente a une forme spécifique d’urticaire appelée annulaire ou circinée, caractérisée par des lésions polycycliques qui s’étendent de manière centrifuge.
Le traitement de première intention repose sur un antihistaminique H1 de 2e génération, sans effet anticholinergique (comme la cétirizine ou la desloratadine) jusqu’à guérison. En cas de troubles du sommeil ou d’anxiété, un antihistaminique H1 sédatif (comme la prométhazine) peut être utilisé.
Si l’efficacité est insuffisante, on peut envisager de changer pour un autre antihistaminique H1 de 2e ou 1re génération (comme la méquitazine) ; en 3e intention : augmenter la dose d’antihistaminique H1 (hors AMM) ou associer deux molécules, par exemple un H1 sédatif avec un H1 non sédatif.
Les corticoïdes ont une place controversée, car ils peuvent entraîner une cortico-dépendance, rendant l’urticaire plus résistante aux traitements. Leur prescription peut être envisagée dans les formes aiguës ou graves, en limitant la durée de traitement à 3-5 jours.
 
Pour en savoir plus :
Soria A, Francès C. Urticaires : diagnostic, prise en charge et traitement.  Rev Med Inter 2014;35(9): 586-94.
Guidetti R. Dermatologie pédiatrique : reconnaissance et prise en charge à l’officine.  Sci pharma 8 juin 2017.
Soria A. Urticaires aiguës et chroniques.  Rev Prat Med Gen 2022;36(1070);379-86.
 
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.

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