Vous recevez Mme B, 65 ans, pour plainte concernant les extrémités. Elle travaille comme comptable, n’a pas d’antécédent particulier et ne prend pas de médicament. Elle se plaint depuis quelques années d’une sensation de « doigt mort » au niveau de la main droite lorsqu’il fait froid. Elle n’a pas d’autre plainte. Elle vous montre la photo suivante.
Quel est votre diagnostic ?
Il s’agit d’un syndrome de Raynaud. Explications ci-dessous.
La photo montre un aspect typique de phénomène de Raynaud. Il peut être isolé et bénin, ou bien révéler une pathologie vasculaire locale ou générale.
Lorsque que le phénomène est isolé, on parle de « maladie de Raynaud », lorsqu’il s’intègre dans une pathologie plus large, on parle de « syndrome de Raynaud ».
Devant un phénomène de Raynaud, vous n’êtes pas toujours obligé de faire des examens complémentaires. Vous pouvez vous passer d’explorations lorsque les conditions suivantes sont réunies :
• âge de survenue à l’adolescence (ou du moins avant l’âge de 40 ans),
• épargnant les pouces,
• répartition symétrique aux deux mains,
• pas de phénomène ischémique local,
• accalmie l’été,
• examen clinique général normal,
• phénomène isolé sur le plan sémiologique.
Ici, la patiente est âgée et le phénomène est asymétrique : vous devez ainsi poursuivre les explorations. En effet, une cryoglobulinémie peut s’accompagner d’acrosyndromes, comme la maladie des emboles de cholestérol et les emboles digitaux.
 
Pour en savoir plus : Pauling JD, Hughes M, Pope JE. Raynaud's phenomenon-an update on diagnosis, classification and management.  Clin Rheumatol 2019;38(12):3317-30.
 
Par la Dr Jeanne De la Rochefoucauld, service de médecine interne, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.

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