Maladie rénale chronique : faut-il restreindre le potassium alimentaire ?
Contrairement aux idées reçues, les apports alimentaires en potassium sont peu responsables d’hyperkaliémie, sauf en cas d’ingestion massive de fruits à certaines périodes de l’année (cerises, fraises, bananes) ou d’erreurs alimentaires manifestes (excès de jus de fruits et de chocolat). En effet, les fruits et légumes apportent des fibres alimentaires souhaitables pour le transit intestinal, qui ralentissent l’absorption digestive du potassium. Par ailleurs, le sucre apporté par les fruits entraîne une sécrétion d’insuline hypokaliémiante. Il ne faut pas limiter les apports en potassium, qui doivent être de 1 à 3 g/j.
En revanche, l’acidose doit être corrigée (la réserve alcaline doit être supérieure à 23 mmol/L) par un supplément en bicarbonate de sodium, qui permet de lutter contre l’hyperkaliémie.
Les autres mesures permettant de contrôler l’hyperkaliémie au cours de la MRC sont les suivantes :
• Augmenter l’excrétion urinaire de potassium (diurétiques, inhibiteurs du SGLT2).
• Combattre la constipation (fibres diététiques, laxatifs).
• Utiliser des chélateurs digestifs du potassium (résines).
 
D’après : Fouque D. Place des régimes alimentaires dans la maladie rénale chronique.  Rev Prat Med Gen 2025;39(1093):15-20.

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