Vous recevez en consultation un enfant âgé de 9 ans, sans antécédents particulier. Il a, depuis 3 mois, une lésion prurigineuse.
Quel est votre diagnostic ?
La dermatite herpétiforme est une dermatose bulleuse auto-immune rare associée généralement à la maladie cœliaque, se manifestant par une éruption microvésiculeuse très prurigineuse des fesses et des faces d’extension des membres. La biopsie confirme le diagnostic. Le bilan comprend, outre un bilan de malabsorption et la recherche d’anticorps circulants anti-endomysium et anti-transglutaminase, une endoscopie digestive haute avec biopsies duodénales pour rechercher une maladie cœliaque.
Il s’agit d’une dermatophytose de la peau glabre. Voir explications ci-dessous.
L’éruption commence habituellement avec une plaque seule, initiale, de 2 à 10 cm qui apparaît sur le tronc ou les membres proximaux. Une éruption générale centripète de 0,5 à 2 cm de couleur rose ou des papules ovales de couleur fauve et des plaques suit dans les 7 à 14 jours suivants. Les lésions ont un bord squameux, légèrement surélevé (collerette) et ressemblent à une dermatophytose de la peau glabre. La plupart des patients ont un prurit, parfois sévère. Les papules peuvent dominer avec peu ou pas de desquamation chez l’enfant et la femme enceinte.
La lésion élémentaire du psoriasis est une tache érythémato-squameuse, congestive, bien délimitée, recouverte d’une couche de squames sèche, indolore et peu ou pas prurigineuse. Le siège est ubiquitaire, avec une prédilection pour les faces d’extension des membres et les surfaces exposées aux microtraumatismes. Lorsque les lésions sont de taille d’une pièce de monnaie, le psoriasis est dit « nummulaire ». Son principal diagnostic différentiel est la dermatophytose de la peau glabre. En cas de doute, un prélèvement est réalisé pour vérifier l’absence ou la présence de champignons.
La maladie de Lyme est une maladie zoonotique à transmission vectorielle causée par la bactérie Borrelia burgdorferi. Le diagnostic précoce est clinique : présence d’un érythème migrant habituellement indolore et non prurigineux.
Les dermatophytoses sont des infections cutanées fréquentes, provoquées par des champignons filamenteux (dermatophytes). Lorsque l’infection concerne une région corporelle exempte de poils (en dehors des localisations spécifiques telles que les pieds, les mains ou les plis inguinaux), elle est désignée sous le terme de dermatophytose de la peau glabre (ou épidermophytie circinée). En cause le plus souvent : Trichophyton rubrum et Microsporum canis, dont la prolifération est favorisée par la chaleur et l’humidité. La transmission s’effectue par contact direct avec une peau infectée (d’une autre personne ou d’un animal), ou par contact indirect avec des objets ou des vêtements contaminés.
Les infections causées par les dermatophytes zoophiles sont généralement plus prononcées que celles dues aux souches anthropophiles : les lésions sont marquées par un érythème intense, avec une bordure surélevée et vésiculeuse, et sont souvent multiples et prurigineuses. Les dermatophytes anthropophiles sont associés à une inflammation moins marquée, des lésions de plus grande taille, moins prurigineuses, situés au niveau des zones de contact, sur le tronc ou les membres.
Le traitement repose sur des antifongiques topiques (éconazole, Pevaryl ; miconazole, Daktarin), à prendre 1 à 2 fois par jour pendant un mois. Il est essentiel d’effectuer la recherche et le traitement de l’animal vecteur de l’infection et de rechercher d’autres localisations, en raison du risque d’auto-inoculation.
Les infections causées par les dermatophytes zoophiles sont généralement plus prononcées que celles dues aux souches anthropophiles : les lésions sont marquées par un érythème intense, avec une bordure surélevée et vésiculeuse, et sont souvent multiples et prurigineuses. Les dermatophytes anthropophiles sont associés à une inflammation moins marquée, des lésions de plus grande taille, moins prurigineuses, situés au niveau des zones de contact, sur le tronc ou les membres.
Le traitement repose sur des antifongiques topiques (éconazole, Pevaryl ; miconazole, Daktarin), à prendre 1 à 2 fois par jour pendant un mois. Il est essentiel d’effectuer la recherche et le traitement de l’animal vecteur de l’infection et de rechercher d’autres localisations, en raison du risque d’auto-inoculation.
Pour en savoir plus :
Dermatophytoses de la peau glabre : des mycoses contagieuses et bénignes. Prescrire 2021;41(458):922-5.
Nobile C. Dermatophytoses de la peau glabre : quels traitements en 2022 ? Rev Prat (en ligne) 20 mai 2022.
Dupin N, Cribier B, Vabres P, et al. Item 152 – UE 6 Infections cutanéo-muqueuses bactériennes et mycosiques. Ann Dermatol Vénéréol 2018,145(1):S57-S72.
Bahadoran P, Picard A, Mantoux F, et al. Dermatologie vénérologie. Vernazobres Grego éditions, Paris, 8e édition, 2016.
Par le Dr Fatima Oulhouss, médecine interne, CHP Inezgane, Maroc.