Quelle est la proportion d’enfants dont le père biologique n’est pas celui déclaré ?
Depuis de nombreuses années, on considère qu’environ 10 % des enfants reconnus ont un père biologique différent de celui déclaré. Mais ce pourcentage serait très surestimé : de nouveaux travaux révèlent que cette réalité concerne seulement 1 % des enfants.
Ces travaux récents ont mêlé recherches génétiques et archivistiques : les scientifiques ont construit des arbres généalogiques dans plusieurs pays européens avec des archives remontant au XVIe siècle, puis les ont comparés à des données génétiques obtenues des descendants actuels de ces familles, en analysant les chromosomes Y de plusieurs hommes censés être apparentés, mais aussi l’ADN mitochondrial des femmes. (L’ancienne estimation de 10 % reposait sur des calculs de données très parcellaires des premiers tests génétiques de paternité effectués dans les années 1980.)
Ces cas, que les chercheurs nomment de « paternité extraconjugale » (« extra-pair paternity », EPP), ont des conséquences médicales pour les personnes concernées. Des exercices tels que la détermination des antécédents médicaux, le conseil génétique ou la recherche sur les maladies rares seraient pratiquement dénués de sens si le taux réel d’EPP était de 30 % (comme dans certaines sociétés non occidentales) ou même de 10 %. Mais, avec un taux réel de 1 %, « notre message, c’est : pas de panique, ce n’est pas le problème que l’on croyait être », déclare Maarten Larmuseau, le généticien à l’origine de ces travaux.
 
D’après : Crespi S, Curry A, Malakoff D. Paternity detective.  Science 6 mars 2025.

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