Savez-vous d’où vient l’expression « marchands d’orviétan » ?
L’orviétan est sans doute le « médicament » favori des charlatans des XVIIe et XVIIIe siècles. Il aurait été mis au point par Jérôme Ferrante, natif d’Orvieto en Italie – ce qui lui valut son nom –, et aurait été importé en France en 1647 par un autre natif d’Orvieto, Christoforo Contugi. Ce dernier réussit à faire approuver sa drogue par la Faculté de médecine de Paris en soudoyant les docteurs, avant que le doyen ne s’y oppose. Pourtant, le succès de l’orviétan ne se dément pas ! Présenté comme une véritable panacée, il est vendu sur les places publiques, dans les foires et aux carrefours des routes par des charlatans, qui ne relèvent pas de la corporation des apothicaires et qui, contrairement à ces derniers, n’ont pas de boutique avec pignon sur rue, mais installent et démontent leur étal au gré de leurs pérégrinations. Ils attirent les badauds en faisant de la délivrance de drogues prétendument médicales un véritable spectacle. Ainsi, sur les gravures qui les représentent, il n’est pas rare de voir des musiciens, un pierrot et même un petit singe tenu en laisse !
 
Par Camille Jolin, responsable du patrimoine pharmaceutique de l’Ordre national des pharmaciens.

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